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Peste porcine africaine : l’État luxembourgeois mobilisé


Une centaine d'exploitations sont concernés au Luxembourg et des mesures drastiques de biosécurité doivent être appliquées pour se prémunir de la peste porcine africaine. (Illustration : AFP)

Les éleveurs de porcs de toute la Grande Région vont devoir observer des mesures de biosécurité maximales. Le virus se propage très vite et il faut éviter le pire, l’abattage de tout un cheptel en cas de contamination. Pas de danger pour l’homme, rassure le ministre Fernand Etgen.

Des experts envoyés par Bruxelles sont attendus ce week-end pour épauler la Belgique confrontés à deux cas de peste porcine africaine (PPA), découverts dans un bois de la commune d’Étalle, à quelques encablures d’Arlon, donc des portes du Grand-Duché. Vendredi, le ministre de l’Agriculture, Fernand Etgen, se serait bien passé de cette conférence de presse organisée dans l’urgence, comme il le souligne à son retour un peu précipité de Lintgen où il assistait à la présentation du bilan des mesures compensatoires relatives à la route du Nord.

Après avoir sévi dans les pays de l’Est où cet été encore des foyers d’infection ont été détectés en Roumanie, entraînant l’abattage d’une centaine de milliers de porcs, la PPA se rapproche dangereusement des frontières luxembourgeoises. «La contamination de notre population de sangliers voire du cheptel porcin national ne peut être exclue», admet Fernand Etgen. Néanmoins, il se veut rassurant en indiquant que le virus ne présente aucun risque pour l’homme, « même en cas de consommation de viande ou de produits de viande contaminés ».

Cela étant dit, les éleveurs sont aux abois car il n’existe aucun vaccin à ce jour et en cas de contamination, c’est tout le cheptel qui doit être abattu. Une centaine d’exploitations sont concernées et des mesures drastiques de biosécurité doivent être appliquées. Les éleveurs sont priés de se protéger contre toute introduction d’animaux nuisibles et limiter la circulation des personnes au sein de leur exploitation. Tous les animaux entrant seront inspectés et détenteurs d’un certificat sanitaire et leur transport sera tout autant soumis à des règles sanitaires strictes, listées vendredi par le directeur des services vétérinaires, Félix Wildschutz.

La traçabilité dans les transports mais aussi à l’abattoir. Chaque animal devra prouver son origine. Reste que les sangliers voyagent beaucoup et ils sont nombreux. Les deux cas relevés à la frontière belge ordonnent aux chasseurs de réduire la population des sangliers au maximum, mais pour autant, aucune battue extraordinaire ne sera organisée. Selon Laurent Schley, le directeur adjoint de l’administration de la Nature et des Forêts (ANF), les Tchèques qui ont vécu le fléau il y a quelques années, ont au contraire évité de les chasser dans les zones infectées pour ne pas provoquer de déplacements aux conséquences désastreuses.

En attendant, les chasseurs devront signaler à l’ANF toute mortalité anormale de sangliers en vue d’analyses de laboratoire tandis que les déchets seront éliminés dans les centres de collecte prévus à cet effet.

Comment le virus se propage

«Le virus se propage de façon directe par contact entre les animaux ainsi que de façon indirecte via des déchets alimentaires contenant de la viande de porc. Par conséquent, ces derniers doivent être éliminés de façon à ce que tout contact avec un sanglier ou un porc soit évité», met en garde le ministère de l’Agriculture. Des affiches en sept langues informant les voyageurs du danger ont été placardées sur les aires d’autoroute qui invitent à mettre les déchets alimentaires dans des poubelles fermées. À l’aéroport du Findel, idem. Les voyageurs sont prévenus du danger en cas d’importation de viande de porc.

Il y a aussi une task force nationale mise en place dès le mois de février dernier et qui s’est réunie vendredi sous la présidence du ministre Etgen. Elle a élaboré des mesures de prévention en concertation avec tous les acteurs concernés. Pour compléter la panoplie de mesures préventives, une hotline a été créée. Tous ceux qui découvrent un cadavre de sanglier dont la mort peut paraître suspecte sont priés de prendre contact au 40 22 01-666 (administration de la Nature et des Forêts).

Geneviève Montaigu

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