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Mondial Air Ballons : l’édition 2017 atterrit en douceur


Entre 350 000 et 400 000 spectateurs ont fréquenté le MAB 2017 depuis le 21 juillet. (Photo : RL)

Entre 350 000 et 400 000 spectateurs, 11 vols sur 19 en dix jours. Malgré une météo capricieuse, Mondial Air Ballons a réussi son édition 2017. Rendez-vous en 2019 ? Trop tôt pour le dire, estime son organisateur.

Mondial Air Ballons 2017 s’est posé en douceur hier soir sur l’ancienne base de l’Otan de Chambley. Avec 11 vols (sur 19) contre 8 en 2015, entre 350 000 et 400 000 visiteurs, un record (456 ballons sur la Grande Ligne), le premier rassemblement de montgolfières dans le monde s’est achevé dans la soirée d’hier par un dernier envol dans le ciel lorrain. Alors que le vent a (encore) fait durer le suspense jusqu’au bout, les montgolfières se sont gonflées une ultime fois pour le plus grand bonheur des nombreux spectateurs. Samedi, ils étaient déjà près de 100 000 sur le site et/ou aux abords pour assister au spectacle des plus légers que l’air.

« On peut toujours faire mieux, mais quand les ballons volent, on a réussi notre job », expliquait hier Philippe Buron-Pilâtre, le grand ordonnateur de l’événement, depuis le bord de la piste. Un peu plus tôt dans la journée, il avait répondu à sa manière aux questions sur l’avenir de MAB. « 2019 ? C’est loin. Il y a beaucoup de paramètres qui entrent en jeu. Le soutien de la Région Grand Est, qui pèse 27 % du budget, un éventuel durcissement des mesures de sécurité et… l’âge du capitaine ! » À 63 ans, l’héritier de Jean-François Pilâtre-de-Rozier, né deux cents ans après son illustre aïeul inventeur de l’aérostation, n’a toujours pas trouvé « l’héritier » qui reprendra les rênes d’une manifestation monstre qui a besoin de 750 collaborateurs pour exister. Bref, « il faut laisser du temps au temps », résume PBP.

En recevant l’aéronaute Bertrand Piccard au rituel déjeuner du boss de Chambley, Philippe Buron-Pilâtre a prolongé hier le rêve des enfants d’Icare. « Il fait partie, avec Jean-François Clervoy, spationaute, et Gérard Feldzer, vulgarisateur aéronautique de génie, du club des Trois-Mousquetaires dont je suis le quatrième, sans pour autant être d’Artagnan […] Je suis content que Bertrand ait eu l’impression de faire plus de vols qu’en 2015 ! C’est vrai ! Au total, si on cumule les personnes touchées par les médias et les réseaux sociaux, on dépasse le million ! »

Rompant le protocole qui veut qu’on ne réponde pas au mot d’accueil de PBP, Bertrand Piccard a été rattrapé par l’émotion. « Tu dis que ce n’est pas important de savoir la suite. C’est faux ! La seule manière de supporter le dernier dimanche, c’est de savoir qu’il y aura un prochain samedi, bientôt. Votre travail est extraordinaire. Et tous les deux ans, il n’est pas question que je prenne un autre engagement au moment de Chambley. »

Poussant la métaphore, le pilote de Breitling Orbiter , ballon de type rozière auteur du premier tour du monde sans escale en 1999 et co-pilote de Solar Impulse , a raccroché la petite histoire de Chambley et la grande Histoire de l’Europe. « Ici, on se battait il y a 70 et 100 ans. Or, vous réunissez des centaines de ballons, pour autant de nationalités. Je me souviens d’une fois où j’ai survolé les champs de croix blanches, tout près d’ici. Les ballons témoignent d’une réconciliation et d’une fraternité qui sont l’extrême inverse de ce qui s’est déroulé ici dans les décennies passées. »

Alain Morvan (Le Républicain Lorrain)

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