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Mondercange : bourgmestres au féminin


Les bourgmestres ont visité la commune de Mondercange en petit train. (photo Isabella Finzi)

Anciennes et actuelles bourgmestres femmes se sont retrouvées, le temps d’une journée, dans la commune dirigée par Christine Schweich.

Le 8 mars 1994, l’hôtel de ville de Luxembourg était le théâtre de la première journée des bourgmestres femmes du Grand-Duché. Elles étaient douze à l’époque. Vingt-trois ans plus tard, le pays compte 13 bourgmestres femmes. Et lundi, certaines d’entre elles ainsi que d’anciennes bourgmestres ont respecté la tradition en se retrouvant à Mondercange.

Le rendez-vous était fixé à 9h30 à l’hôtel de ville. Autour de la table et d’un café, les élues ont évoqué leur quotidien de bourgmestre. L’hôte du jour, Christine Schweich, parle de l’évolution de Mondercange : «Nous sommes une commune de 6 500 habitants et ces dernières années, nous avons connu de nombreuses évolutions en matière d’infrastructures. En 2005, la commune n’était propriétaire d’aucun logement et d’ici octobre, elle en possédera 106 (NDLR : des logements sociaux et d’autres pour les jeunes et les seniors). La semaine dernière, nous avons choisi un cabinet d’architectes (NDLR : XXA Architectes) pour une nouvelle maison relais. Quant à la route qui a été détruite lors du glissement de terrain de mars 2013, elle devrait être terminée au cours de cette année…»

«Il est nécessaire d’échanger entre nous»

Le Plan d’aménagement général (PAG) ou encore l’accueil des demandeurs de protection internationale sont également évoqués. «Cette journée est intéressante, juge Joëlle Elvinger, la bourgmestre de Walferdange. Elle nous permet de partager nos expériences dans un cadre détendu.» Pour Christine Schweich, ce genre de journée est «nécessaire pour partager nos bonnes pratiques et évoquer nos problèmes aussi». «C’est toujours joyeux de se retrouver et de découvrir des communes qu’on ne connaît pas forcément bien», complète Lydie Polfer. La bourgmestre de Luxembourg et les autres invitées embarquent dans le City-Train de la commune pour une visite guidée de Mondercange. Après un petit tour en ville, elles découvrent les champs et les prés de la commune. «C’est bucolique», estime Lydie Polfer.

Cet événement permet aussi d’évoquer l’engagement des femmes en politique. «C’est un investissement, avance la bourgmestre de la capitale. Mais il est possible de combiner vie familiale et vie professionnelle en politique. C’est une question d’organisation.»

Espèrent-elles être plus nombreuses après les élections communales du dimanche 8 octobre ? C’est un oui unanime. «Il y a, semble-t-il, plus de parité sur les listes qui se présentent aux prochaines élections, note Joëlle Elvinger. On verra comment les élections vont se dérouler. On ne va pas faire de pronostics.» Lydie Polfer complète : «J’ai toujours été contre les quotas. L’engagement en politique doit se faire spontanément.»

«Les choses changent doucement…»

Un sentiment partagé par Astrid Lulling, bourgmestre de Schifflange de 1970 à 1985 : «Je suis contre les cours de politique pour les femmes. Les choses doivent se faire naturellement.»

Se définissant comme «une pionnière avec Colette Flesch (NDLR : élue bourgmestre de Luxembourg en 1970)», Astrid Lulling estime que «les choses changent lentement, mais sûrement. Lors des élections de 1970, Le Républicain lorrain avait titré « Est-ce que le Luxembourg aura des filles maires ? » et quand nous avons été élues, « Les maires célibataires du Grand-Duché ». Encore aujourd’hui, on demande parfois à une femme politique d’être jeune, belle, intelligente et de savoir bien parler alors qu’il y a certains hommes élus qui n’ont aucune de ces quatre qualités.»

En résumé, les mentalités doivent encore changer pour que l’égalité entre hommes et femmes devienne une réalité en politique.

Guillaume Chassaing

Les femmes dans les communes

Lors des élections communales de 2011, treize femmes ont été élues à la tête d’une commune (sur 105 communes) : Marie-Louise Aulner (Frisange), Manon Bei-Roller (Dippach), Diane Bisenius-Freipel (Leudelange), Marianne Brosius-Kolber (Fischbach), Francine Colling-Kahn (Junglinster, qui a quitté son poste en avril 2015), Joëlle Elvinger (Walferdange), Pia Flammang-Risch (Koerich), Cécile Hemmen (Weiler-la-Tour), Simone Massard-Stitz (Sandweiler), Annie Nickels-Theis (Bourscheid), Lydie Polfer (Luxembourg), Christine Schweich (Mondercange) et Vera Spautz (Esch-sur-Alzette).

Par ailleurs, 45 femmes occupent un poste d’échevin (sur 231) et 194 conseillers sur 789 sont des femmes.

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