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[Lux Film Fest] Une réalité virtuelle de plus en plus réelle


Quatre sont présentées dans l' «aquarium» du Casino, deux dans la BlackBox, deux dans la VRBox et deux autres dans les caves du musée. (photos Hervé Montaigu)

Le Pavillon de réalité virtuelle du Lux Film Fest a été le premier à lancer, dès mercredi au Casino Luxembourg, son édition 2019. On l’a essayé.

La réalité virtuelle a gagné depuis quelques années sa place dans les grands festivals de cinéma tels que Venise, Cannes, Tribeca, Sundance… Le Luxembourg City Film Ferstival, sans être un pionnier en la matière, est malgré tout parmi les «premiers de la classe en ce qui concerne la réalité virtuelle», note Myriam Achard, responsable des nouveaux médias du centre Phi de Montréal.

Après un petit «VR Corner» il y a trois ans, depuis 2017, c’est tout un pavillon, installé au QG de la manifestation, au Casino Luxembourg, qui est dédié à la réalité virtuelle.

Ainsi, après s’être intéressé tout particulièrement aux documentaires immersifs en 2017 et après avoir mis les bouchées doubles sur l’expérience VR avec comédiens l’an dernier – avec Alice, the Virtual Reality Play et Separate Silences –, le Pavillon offre cette année un vaste panel de propositions : fiction, animation, film d’horreur, documentaire, clip vidéo, mais aussi jeu et expériences immersives.

Pas de comédiens cette année. Guy Daleiden, le directeur du Film Fund, explique : «Des œuvres comme celles présentées l’an dernier, il n’y en a pas des masses dans le monde. Et puis, elles demandent parfois de grands espaces. Il y en avait une qu’on voulait absolument montrer, mais on n’a pas pu, par manque de place.»

Inauguration du pavillon VR au casino forum d'art contemporain.

Deux VR «made in Luxembourg»

Les visiteurs de cette année devront donc se contenter de stations VR standard et d’un programme de dix œuvres. Quatre sont présentées dans l’ «aquarium» du Casino, deux dans la BlackBox, deux dans la VRBox et deux autres dans les caves du musée. Il ne faut pas hésiter à descendre dans ce lieu étonnant, mais il faut surtout oser l’expérience Kobold de Max Sacker, entre suspense, horreur et jeu d’aventure.

Autres jeux, mais avec des ambiances moins pesantes, avec Wolves in the Walls de Pete Billington ou Playmobil The Movie VR Adventures, d’Olivier Rakoto, coproduit par le Luxembourg (Bidibul).

Le Luxembourg qui a également produit (a_Bahn) Fan Club, une fiction de 55 minutes de Vincent Ravalec, avec Sylvie Testud, Mathieu Kassovitz, Arthur H ou encore Astrid Rood et Aude-Laurence Biver. «Il y a quatre ans, quand le centre Phi a commencé à proposer de la VR, les œuvres dépassaient rarement les 8 minutes, souligne Myriam Achard. Mais les nouvelles technologies vont très vite, ce qui permet désormais de proposer des œuvres bien plus longues.» En effet, Arden’s Wake, d’Eugene YK Chung, dépassait avec ses 29 minutes largement les «anciens» standards.

Encore loin du cinéma

Sur le plan des expériences sensorielles, Le Cri, de Sandra Paugam et Charles Ayats, amène le spectateur face au plus célèbre des tableaux d’Edvard Munch. Contrairement à ce qui se passe dans les musées, ici on a le droit – l’obligation même si on veut avancer dans le parcours proposé –, de toucher la toile. C’est fascinant, étonnant et instructif sur l’œuvre de Munch.

Inauguration du pavillon VR au casino forum d'art contemporain.

Reste que, visuellement, on est encore loin de la qualité cinématographique. La technologie semble avoir fait des pas de géant depuis le premier pavillon il y a deux ans, mais des sauts d’image demeurent dans les films et des bugs sont visibles dans les expériences. Des problèmes qui s’ajoutent à d’autres plus terre-à-terre comme la chaleur que provoquent les casques, la buée qui se crée, le fil qui permet leur fonctionnement mais tombe en permanence dès que l’utilisateur bouge, etc. Sans oublier la sensation de vertige et l’étourdissement que la VR peut encore provoquer chez certains, surtout en cas d’utilisation prolongée. La technique doit encore trouver la parade à ça.

Et puis, la VR demeure un plaisir solitaire – même si pour certains projets, des «spectateurs» peuvent voir en direct l’évolution de l’expérience sur un écran. Mais là aussi, ça évolue. «La nouvelle proposition de l’équipe d’Alice, the Virtual Reality, The Horrifically Real Virtuality, qu’on présente actuellement au centre Phi de Montréal, permet une utilisation participative jusqu’à dix personnes», explique Myriam Achard. Un projet qui met en scène Bela Lugosi, Ed Woods et évoque la relation entre la VR émergente et son grand frère le cinéma, que Guy Daleiden espère de tout cœur pouvoir faire venir à Luxembourg pour le Pavillon VR de l’an prochain.

Pablo Chimienti

Au Casino Luxembourg, jusqu’au 17 mars.

 

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