L’indispensable vie en vert dans les villes et villages luxembourgeois

Le Mouvement écologique et l’Oekozenter Pafendall lancent une vaste campagne pour le verdissement des zones urbanisées. Pour plus d’arbres et plus de lieux de rencontre.

Il faut la voir, cette place Saints-Pierre-et-Paul à Hollerich, débarrassée de tous les véhicules, piétonne, arborée et fleurie, aménagée pour accueillir les riverains. Un vrai lieu de vie sorti de l’imagination du Mouvement écologique. Il a répété l’exercice avec la place Stalingrad à Esch-sur-Alzette et la place de l’Étoile à Mersch. Mercredi, il a présenté sa campagne intitulée «Faites de la place», qui vise à encourager les communes à planter des arbres, le plus possible, afin de s’adapter au changement climatique.

«L’augmentation des températures, en particulier dans les quartiers très denses et très urbanisés, alliée à de nombreuses surfaces asphaltées, entraîne un réchauffement important, notamment dans les centres-villes. De manière générale, il est important d’augmenter le nombre d’arbres et de parcs afin de rendre les centres-villes plus attrayants et d’offrir des lieux de repos et de détente», prône le Mouvement écologique, qui publie un dépliant consacré au sujet.

Parcs, arbres, pelouses, façades végétalisées : tout est bon pour réduire de quelques degrés les températures de plus en plus caniculaires. «Les climatologues et les météorologues partent du principe qu’au cours des prochaines années et décennies, nous connaîtrons de plus en plus de nuits tropicales, surtout dans les zones d’habitation. Des nuits au cours desquelles la température de l’air ne descendra pas en dessous de 20 °C, le climat ne se rafraîchira pas dans les agglomérations. Pendant la journée, les périodes de chaleur de plus de 35  °C seront plus fréquentes», continue d’alerter le Mouvement écologique.

Il y a urgence à agir, car chaque année qui passe est une année perdue si l’on ne plante pas d’arbres rapidement. Des arbres à haute tige, si possible «pour qu’ils déploient toute leur splendeur et leur effet dans les années à venir, qu’ils procurent de l’ombre et donc de la fraîcheur, qu’ils contribuent à la baisse des températures, qu’ils améliorent la qualité de l’air», encouragent les écolos.

Ce verdissement des villes s’accompagne d’un aménagement d’espaces publics pour le bien-être des citoyens. Le Mouvement résume ainsi sa pensée : moins de béton et de voitures, plus de place pour le social et la convivialité, avec des lieux de détente, de rencontre et de dialogue. «Ils sont accessibles à tous et offrent une qualité de vie même à tous ceux qui ne possèdent pas de jardin», insiste le Mouvement écologique.

Alors, bien sûr, imaginer ainsi la place Saints-Pierre-et-Paul, c’est le rêve absolu. Il faudrait trouver un autre accès pour la route d’Esch, dévier la circulation, et idem pour les autres places que présentent les écolos dans leur campagne. Trois petites vidéos qui montrent un changement radical. «Ce n’est qu’en limitant le trafic individuel motorisé, avec ses nuisances et son besoin d’espace dans nos cités, que nous parviendrons à rendre nos villes et nos villages à nouveau plus agréables à vivre», martèle l’association.

Ceux qui peuvent changer les choses, ce sont les ministères et les communes. «Aux ministères d’établir des directives juridiquement contraignantes, de créer des incitations et de publier des recommandations modèles et aux communes d’agir et d’impliquer les citoyens», estime le Mouvement écologique, qui lance toute cette campagne en collaboration avec l’Oekozenter Pafendall.

Les campagnes «Rendre nos villes et villages plus verts» et «Maach Platz – Faites de la place» ne consistent pas seulement en des vidéos sur les changements attendus, un dépliant livre également les résultats d’une enquête menée auprès d’acteurs professionnels et politiques, mais aussi auprès de citoyens intéressés, sur les possibilités de mise en œuvre d’une stratégie de verdissement des zones urbanisées et les obstacles qui s’y opposent.