[Ligue des champions] Vainqueur à Erevan, le F91 a un pied au 3e tour !

Une solide prestation collective et un penalty de Samir Hadji ont permis au F91 de l’emporter hier en deuxième tour aller de la Ligue des champions à Erevan, face à Pyunik (0-1), et de prendre une option sur la qualification.

Dès 18 h 15, soit 1 h 45 avant le coup d’envoi, ils ont commencé à investir les travées du Stade Vazgen Sargsyan. Non pas que le F91 soit un immense objet de curiosité, plutôt que les 10.000 supporters du FC Pyunik avaient conscience que leur club avait potentiellement rendez-vous avec son histoire : un 3^e tour de Ligue des champions, niveau que les Arméniens ne sont jamais parvenus à atteindre mais qui, pour beaucoup, leur semblait promis au vu du tirage au sort.

Alors ? Alors comme en Albanie, les Dudelangeois ont douché l’optimisme local et gâché la fête, avec un succès 0-1 qui leur offre une assez grosse option pour la qualification, à condition de confirmer dans six jours au Jos-Nosbaum. Et ce, au terme d’une partie globalement bien maîtrisée où ils auront, comme à Tirana, réellement commencé à dicter leur loi après la pause.

Deux barres d’entrée, des frayeurs après

Bien moins mis sous pression en début de partie qu’à Tirana, les hommes de Carlos Fangueiro ont assez vite pu prendre le jeu à leur compte. Leurs deux premières incursions dans le camp arménien auraient même pu être gagnantes, si le poteau droit n’avait pas renvoyé cette lourde frappe de Hassan, au terme d’un joli mouvement collectif initié par Sinani (7e), ou si ce dernier, à vingt bons mètres, n’avait pas vu sa tentative toucher le haut de la barre (8e).

Deux gros avertissements sans frais pour Pyunik, qui a rapidement répliqué via Davidyan, plus véloce que Kirch mais dont le centre en retrait a été gâché par Juricic (14e), serré de près par Skenderovic. Comme Yurchenko, son homologue arménien, Lucas Fox pouvait souffler, mais pas pour très longtemps : fixé par Juricic, trouvé seul dans le dos de la défense sur un contre né d’une perte de balle de Bojic, le portier dudelangeois a dû s’employer pour l’enfermer sur son mauvais pied et l’empêcher de frapper, si ce n’est après s’être retourné, et en angle très fermé (21e).

Si l’on sentait les Dudelangeois susceptibles de piquer sitôt les 30 derniers mètres adverses atteints, en particulier Sinani, on avait également le sentiment que l’étincelle pouvait à tout moment jaillir des pieds d’Otubanjo. D’un enroulé qui a frôlé la lucarne, le Nigérian a d’ailleurs bien failli refroidir le F91 avant la pause fraîcheur (26e), laquelle a semblé freiner les hommes de Carlos Fangueiro dans leurs velléités.

Dangereux une seule fois après le «cooling break» par Sinani, qui a frappé au-dessus (30e), les Dudelangeois, malgré un Da Costa XXL au sol et dans les airs, auraient ainsi pu se faire punir juste avant la pause. Mais Morren, qui avait couvert Skenderovic, a signé un superbe retour devant Otubanjo et rattrapé la perte de balle de son équipier (44e), puis Fox, dans la même minute, a signé un arrêt déterminant, main opposée, quand Harutyunyan l’a allumé de loin.

Hadji s’occupe de tout

Encore contenus dans leur camp par les Arméniens en début de deuxième période, les Dudelangeois ont fini par en sortir au bout de quelques minutes. L’occasion pour Hadji de faire planer deux menaces de la tête, sur un long centre de Kirch (51e) et un corner de Sinani (54e), et pour Kirch, en situation de centre, de viser la première lucarne d’un Yurchenko bien placé (53e).

Histoire d’endiguer la dynamique dudelangeoise, Roman Monaryov, coach principal d’un jour, a alors dégainé Zambrano et Nenadovic. Mais c’est encore Otubanjo qui s’est signalé, d’abord timidement malgré une position idéale (65e), puis inutilement car signalé hors-jeu d’un cheveu (68e).

Entre-temps, Hadji a encore menacé Yurchenko, de loin. Une façon comme une autre de prendre rendez-vous : mis sur orbite par Bojic, qui venait de faire la différence sur son contrôle, le franco-marocain a percuté côté gauche, pris le meilleur sur Dashyan dans la surface et poussé ce dernier à la faute. Avant de prendre tranquillement Yurchenko à contre-pied, sur penalty (0-1, 72e).

Et d’ainsi permettre à son équipe d’avoir un pied à Belgrade, prochaine étape désormais probable des Dudelangeois (opposés en cas de qualification à l’Etoile Rouge de Belgrade, avec un match aller en Serbie), qui devront toutefois rester sur leurs gardes mardi prochain à la maison : menaçante jusqu’au bout, cette équipe de Pyunik l’a prouvé au tour précédent à Cluj, elle est capable de renverser des situations bien mal embarquées. Mais ce F91, lui, semble taillé pour gérer.

Simon Butel, à Erevan