[Ligue des champions] Le F91 peut avoir des regrets

Les Dudelangeois quittent la C1 dès leur entrée en lice, avec le regret d’avoir un peu trop respecté leur adversaire à l’aller. Mais aussi avec la fierté d’avoir été à la hauteur mercredi.

Impossible de savoir où les Dudelangeois en seraient aujourd’hui si Dave Turpel avait marqué son penalty en fin de première période. Il l’a tiré avec peu d’élan, pas trop de force, concentré à le placer au ras du poteau gauche d’Ibrahim Sehic. Mais le gardien bosnien a eu le mérite de flairer le coup, de partir côté gauche et d’éviter de gros soucis au champion d’Azerbaïdjan. Si Turpel avait… Non, il n’y a pas de si.

Si le F91 peut nourrir des regrets, ce n’est pas sur la rencontre de mercredi, mais sur celle de la semaine dernière, où il avait, à force de reculer, pris l’eau dans les 27 premières minutes (2-0).

Ces deux buts de retard étaient un vrai boulet, mais le plan de Dino Toppmöller pour les surmonter a bien failli fonctionner. Le F91 voulait surtout ne pas encaisser de but trop tôt, espérant que le temps qui passe alimente le doute dans le camp azerbaïdjanais. La magie était en train d’opérer. Pas spécialement dangereux, les Dudelangeois avaient le mérite de bien verrouiller la cage de Jonathan Joubert. Le gardien de la sélection nationale n’avait qu’à sortir deux parades sur des tentatives de Reynaldo (20 e , 34 e ) et qu’à accompagner du regard une tête mal ajustée de Michel (35 e ).

En somme, le F91 indiquait qu’il allait remplir la partie défensive de sa mission. Ne restait plus qu’à assurer de l’autre côté du terrain, où seul le capitaine Sadygov donnait quelques garanties. Plus le match avançait, plus les défenseurs de Qarabag se montraient fragiles. Le F91 appuyait doucement sur l’accélérateur, à l’image d’un Momar N’Diaye transparent avant la pause et très actif par la suite. C’est d’ailleurs l’ancien buteur de la Jeunesse qui a ouvert le score.

À la réception d’un corner de Pokar, le Sénégalais exploitait un gros cafouillage de cinq secondes qui ont ressemblé à une éternité. Il n’avait pas le loisir de faire trembler les filets, mais l’arbitre de touche prenait son courage à deux mains et faisait signe à son compatriote écossais M. Clancy que le ballon avait bien franchi la ligne (1-0, 71 e ). Le début d’un autre match.

Dikaba l’a vu dans la lucarne !

Preuve ultime que les champions d’Azerbaïdjan n’étaient pas du tout sereins : ils ont multiplié les actes d’antijeu à partir de ce moment. Michel se roulait par terre en simulant une gifle de Mélisse (75 e ), Diniyev recevait un carton jaune pour avoir dégagé le ballon alors que le F91 venait d’hériter d’un coup franc (87 e ) et Agolli traînait tellement pour effectuer sa touche que l’arbitre la donnait à Dudelange (90+3).

La balle de match était dans les pieds de Rodrigue Dikaba. Héros du titre de champion avec un but d’extraterrestre marqué contre Wiltz il y a deux mois, le milieu défensif envoyait un coup franc de 25 mètres vers la lucarne gauche de Sehic. «S’il n’avait pas été si grand, il ne l’aurait pas enlevé!» , décryptait Dikaba.

L’appétit des Dudelangeois était là, mais la défaillance physique était encore un peu plus présente. Mélisse, Schnell et surtout Clayton Moreira de Sousa étaient cloués au sol à cause des crampes. Qarabag en profitait et Reynaldo allait tromper Joubert (1-1, 90+4), tuant définitivement le suspense. Mais au moins, il y a eu du suspense, ce qui n’était pas gagné après la 27 e minute du match aller.

Matthieu Pécot