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Les solariums bientôt sur le grill


Les centres de bronzage UV ne sont pas exempts de respecter certaines règles d'hygiène de base, notamment le nettoyage systématique de la cabine après chaque passage. (illustration DR)

À partir du 1er juin, les cabines de bronzage UV pourront faire l’objet de contrôles par des officiers de la police judiciaire. Ils vérifieront les conditions d’hygiène et de salubrité dans ces centres.

Dans quatre mois, les centres de bronzage UV seront tenus de montrer patte blanche. C’est une nouveauté : à partir du 1er juin, ils pourront, à l’instar des tatoueurs, faire l’objet de contrôles par des officiers de la police judiciaire. Et s’exposer à des suites pénales si des infractions venaient à être constatées.

«Le fait que les contrôles de conformité seront dorénavant effectués par des officiers de police judiciaire est une démarche dans l’intérêt de la sécurité des clients», avait expliqué le ministre de la Santé, Étienne Schneider, à l’occasion de l’approbation par le Conseil du gouvernement en novembre dernier du règlement fixant le programme de formation de ces fonctionnaires. «Une réglementation stricte dans ce domaine protègera davantage la personne», avait-il ajouté.

Si le risque d’infection semble assez évident dans le cadre d’une (mauvaise) pratique du tatouage, les centres de bronzage UV ne sont pas exempts de respecter certaines règles d’hygiène de base, notamment le nettoyage systématique de la cabine après chaque passage.

«Je vérifie systématiquement avant de m’engager»

«On est en string, d’autres sont carrément nus dans ces cabines. Certains peuvent avoir une mauvaise hygiène, des maladies de peau… Et puis, il y a quand même la sueur ! Je ne veux pas entrer en contact avec la transpiration des autres !», détaille avec dégoût Sara*, une habituée des centres de bronzage, qui salue la mise en place de ces contrôles, «à condition qu’ils ne soient pas annoncés. Parce que s’ils sont annoncés, les employés n’auront qu’à nettoyer à fond le jour de la visite et cela n’aura aucun intérêt.»

Pour la jeune femme, la salubrité et le respect des normes d’hygiène entrent clairement en «considération» lorsqu’elle se rend dans l’un de ces centres.

Idem pour Gabano, lui aussi un habitué. «Je n’ai jamais eu de problème parce que l’hygiène est justement un critère non négociable. Je vérifie systématiquement avant de m’engager. Je prends très au sérieux les questions d’hygiène dans les centres UV.»

Sara, qui s’est rendue dans différents centres, n’a été confrontée qu’une seule fois à un problème, et encore, «la cabine était impeccable», mais «il y avait d’énormes mouches». «Lorsque j’en ai entendu une griller dans la cabine, j’ai interrompu ma séance et je n’ai plus jamais remis les pieds dans ce salon.»

Du côté des professionnels, la mise en place de tels contrôles ne fait pas peur. «Ça n’est pas un problème, on respecte les normes», assure Sophie*, qui travaille dans un centre de bronzage à Luxembourg, centre qui n’a jusqu’à présent jamais fait l’objet d’un quelconque contrôle.

Même son de cloche du côté d’Alexandra*, employée depuis quatre ans dans un solarium situé au nord de la capitale. «À ma connaissance, depuis que je travaille en tout cas, nous n’avons jamais été contrôlés. Mais je ne crains pas ces futures inspections, on est très stricts avec les règles d’hygiène.»

Du désinfectant à la disposition du client

Si les clients ne sont nullement tenus de se doucher avant leur séance UV, les professionnelles l’assurent : la plupart d’entre eux se sont douchés, voire ont exfolié leur corps, ne serait-ce que pour obtenir de meilleurs résultats au niveau de leur bronzage.

Par ailleurs, le nettoyage de la cabine est «systématique» après chaque client. «On passe au moins trois fois un produit spécifique à chaque passage», affirme Alexandra. Produit également mis à la disposition des clients, qui sont censés donner un coup de propre après leur séance. «La plupart le font avant et après, déclare la jeune femme, ça les rassure.»

Un geste que confirme faire Sara. «Je nettoie tout le temps, avant et après, parce que je ne peux pas m’empêcher de me demander si l’employée n’a pas oublié de nettoyer la cabine. Peut-être qu’elles devraient le faire devant nous, pour qu’on soit plus rassurés.»

Tatiana Salvan

* Les prénoms ont été changés

Des arnaques possibles

Pour Sara, qui fréquente régulièrement les centres de bronzage UV, d’autres critères devraient être pris en compte lors des contrôles à venir afin de mieux protéger le consommateur.

«Il faudrait vérifier les produits désinfectants laissés à la disposition des clients. C’est souvent un spray qui contient du savon, mais il m’est arrivé de constater qu’il n’y avait dans certains flacons presque pas de savon à l’intérieur», explique la jeune femme, qui affirme avoir par ailleurs été confrontée à des cabines «truquées». «J’avais pris une séance de 20 minutes, mais je me suis rendu compte qu’une seconde sur deux s’écoulait plus vite. Au final, j’avais perdu 3 ou 4 minutes sur ma séance. Or, que ce soit par rapport au prix ou en termes de résultat, chaque minute compte.»

Autre arnaque possible : la puissance de la cabine, parfois tronquée. «Il existe des cabines à 700, 900 ou 1 100 watts. La puissance dépend de la carnation et de l’exposition au soleil», résume Sara. «Mais lorsqu’on est habitué, on se rend compte que certains prétendent proposer une cabine plus puissante qu’elle ne l’est en réalité. Peut-être pour faire des économies à l’achat ou sur l’électricité…»

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