Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Le pourcentage d’hommes travaillant en temps partiel au Luxembourg a progressé de 10% par an depuis 2007, selon les conclusions d’une étude du think tank Equilibre, la plateforme de réflexion qui promeut la complémentarité entre femmes et hommes.
L’étude, qui porte sur le travail à temps partiel et à temps plein au Luxembourg et dans l’Europe des 28 pour la période 2007-2016, va faire parler d’elle. Ses conclusions vont à l’encontre de tous les clichés véhiculés jusque-là dans notre société. Non, le travail à temps partiel n’est pas l’apanage des femmes. Ce temps de travail fractionné concerne aussi ces messieurs.
De cet texte de onze pages, il en ressort principalement qu’au Luxembourg, le pourcentage d’hommes travaillant à temps partiel, âgés entre 15 et 64 ans, a progressé de 10% par an entre 2007 et 2016. Bien qu’on ne puisse pas expliquer clairement pourquoi il y a une telle progression du travail à temps partiel dans l’autre moitié de l’humanité, on peut imaginer que la plus grande implication de certains hommes dans leur vie de famille y est pour quelque chose. Cependant, il existe un autre facteur et pas des moindres. «Comme l’écart des salaires est relativement petit au Luxembourg, il y a moins de manque à gagner pour les hommes» qui veulent réduire leur temps de travail en entreprise, selon Larissa Best, la fondatrice d’Equilibre.
Un moyen de garder les talents
La diversité culturelle du pays, un salaire social minimum élevé et un «salaire relativement haut» font qu’ «au Luxembourg on peut se permettre de se libérer un après-midi», soutient l’entrepreneuse. Car le temps partiel n’est pas seulement un temps de travail réduit de 50%. Il peut être de 80% par exemple.
Toujours selon l’étude, les hommes en temps partiel représentent 3,39% de la force de travail locale. «Si cette progression continue, on aura autant de femmes que d’hommes en temps partiel» en 2033, prévient Larissa Best. Tout dépend aussi de la progression du temps partiel féminin.
Comparé aux chiffres européens, où le temps partiel masculin représente un petit 1,3% de la force de travail, le Luxembourg sort du lot. Les métiers où le temps partiel accordé aux messieurs a le plus augmenté sont : l’enseignement, les professions de santé, du social, du culturel, de l’administration, du légal et des technologies de l’information et de la communication (TIC).
Si un développeur demande à réduire son activité dans la semaine pour s’occuper de sa petite famille ou d’un projet qui lui tient à cœur, son employeur a plutôt intérêt à lui accorder car c’est un moyen pour ce dernier de garder un talent dans son giron.
Aude Forestier