La direction niederkornoise a envoyé un e-mail à son ancien membre pour lui indiquer qu’il n’était plus le bienvenu au stade Jos-Haupert pour raisons de «sécurité».
Henri Bossi a reçu l’e-mail en début de semaine. Il venait en droite ligne et sans intermédiaire du président du Progrès Niederkorn, Fabio Marochi. Il indiquait sans tergiverser que non seulement le coach de Hostert n’était plus le bienvenu au stade Jos-Haupert mais qu’en plus, il était frappé d’une fiche d’interdiction de stade, lui qui était entré au club en 1968. Selon le club, les règlements de la FLF l’autorisent à en émettre.
L’information a filtré assez vite, car la petite guerre que se livrent désormais à distance Henri Bossi et la direction du club niederkornois depuis son départ du club en plutôt mauvais termes fait que cette interdiction de stade en a fait rire certains et pleurer d’autres. En a réjoui certains et consterné d’autres. Pourtant, officiellement, la raison de cette «fiche» relèverait d’un problème de «sécurité». Bossi, interrogé sur la question, a fini par reconnaître ce courrier… qui n’était pas encore tombé dans sa boîte aux lettres, vendredi, bien qu’envoyé en recommandé.
La FLF, la commune, la police…
Mais il s’interroge : « Pour raison de sécurité ? La mienne ? J’ai 59 ans et je ne me suis jamais battu. Moi, je veux juste aller voir les matches en tant que coach. Je n’ai pas besoin d’aller boire un verre à la buvette si on ne veut pas m’y voir. Mais j’ai le droit de donner mon opinion, non ? On n’est pas en Turquie ! »
Plutôt agacé, le technicien de Hostert, convaincu qu’on n’en serait pas arrivé là « si le Progrès avait éliminé Hostert le week-end passé », a quand même actionné quelques leviers car il a bien l’intention de venir voir Progrès – Jeunesse, ce samedi soir. En transmettant cet e-mail à la fédération pour avoir l’avis juridique de ses spécialistes. Puis en téléphonant à la commune, propriétaire du stade. Cette dernière lui aurait indiqué qu’il pouvait tout à fait se rendre au Jos-Haupert. La police, qu’il a eue en ligne, aussi d’ailleurs.
Côté niederkornois, on affiche sa désolation et son agacement envers un personnage qui est (fut ?) emblématique du club mais dont les sorties médiatiques exaspèrent. «Jaloux», «frustré», sont des mots qu’on entend depuis quelques mois du côté de la direction, qui préfère ne pas commenter l’affaire, mais se borne à dire qu’effectivement, les sentiments de quelques personnes au club envers Henri Bossi ont poussé à cette extrémité, même si cette dernière semble pour l’heure désavouée par quelques instances. « Je ne suis pas responsable de leurs problèmes actuels, conclut Bossi. Ce club était celui des syndicalistes. On a quand même le droit de donner son opinion. Ce n’est pas à eux de m’interdire d’aller sur un terrain quand même ! » Ce samedi soir, lors de Progrès – Jeunesse, l’action sera aussi en tribunes…
Julien Mollereau