Le Portugal, frappé depuis une semaine par une nouvelle série de feux de forêt, tentait toujours jeudi de maîtriser dans le centre du pays deux foyers majeurs, qui mobilisaient à eux seuls près de 1 200 pompiers.
Le premier de ces deux incendies, qui ravageaient les communes voisines de Maçao et Vila de Rei, s’était déclaré mardi soir. Mais la situation s’est aggravée mercredi en fin de journée et, dans la nuit, la bourgade de Maçao, de près de 2 000 habitants, a elle-même été encerclée par les flammes. « Il est impossible de sortir ou rentrer à Maçao à cause des flammes et de la fumée. Le feu progresse sans relâche », a alors témoigné le maire, Vasco Estrela, à l’agence Lusa. Selon lui, « 80 à 90% » de la commune a été consumée par les flammes, car elle avait déjà été touchée par un premier incendie important fin juillet.
Dans les villages des alentours, comme celui de Vale de Abelha, les pompiers et la population locale ont eu beaucoup de mal à protéger les habitations qui se sont retrouvées sur le chemin des flammes.
Environ 80 personnes ont dû être évacués des villages de la commune de Maçao et une cinquantaine d’autres dans les communes voisines de Sardoal et Abrantes, a indiqué la porte-parole de l’Autorité nationale de protection civile, Patricia Gaspar. Depuis mercredi dernier, les feux de forêt ont fait au total 86 blessés, dont sept graves. Le brasier de Maçao était « le plus préoccupant » et continuait jeudi matin de progresser sur plusieurs fronts, a-t-elle ajouté, espérant toutefois que la situation s’améliore grâce à l’utilisation d’avions et d’hélicoptères bombardiers d’eau, impossible pendant la nuit. Le risque de reprises de feu et de nouveaux foyers restera « élevé » dans les prochains jours, en raison d’une nouvelle hausse des températures, a souligné cette responsable.
Les feux de forêt et de broussailles au Portugal ont ravagé 141 000 hectares depuis le début de l’année, soit trois fois plus que la moyenne observée au cours de la dernière décennie, selon une estimation provisoire communiquée mercredi par la protection civile. L’incendie le plus meurtrier de l’histoire du pays a fait 64 morts et plus de 250 blessés à la mi-juin près de Pedrogao Grande.
Le Quotidien/AFP