La concession arrive à échéance en juin 2021, mais le gouvernement doit statuer au plus tard 18 mois avant son expiration. C’est chose faite. Le Casino 2000 peut repartir pour 20 ans. Des investissements permanents, un strict respect de la législation, des reins solides, des projets en pagaille. Le Casino 2000 a tout fait pour disposer d’un renouvellement de sa concession et ses 210 salariés peuvent souffler.
Le Casino 2000 à Mondorf-les-Bains est reparti pour une campagne de 20 ans. Sur une proposition du ministre des Finances, Pierre Gramegna, le gouvernement a donné son accord au renouvellement de la concession en juin dernier. La demande du casino pour une prorogation de sa concession date de juin 2017 mais les gros investissements que la société a consentis pour moderniser sa structure datent du début des années 2000. «Il faut moderniser en permanence», nous déclare le directeur, Guido Berghmans.
Près de 500 000 visiteurs ont été accueillis en 2018 et le chiffre d’affaires ne cesse de croître. Il devrait avoisiner les 44 millions d’euros à la fin de cette année, prédit le directeur. Pour l’État luxembourgeois, cela signifie une recette fiscale sur le produit des jeux de l’ordre de 20 millions d’euros en 2018, en progression de 6% en un an et qui devrait progresser de 8% cette année.
Ce succès induit un travail constant pour rester attractif en face d’une forte concurrence avec Amnéville, en Moselle, et Schloss Berg, à Nennig. «Les projets futurs ne vont pas manquer», assure Guido Berghmans. Pour l’heure, c’est le Purple Lounge qui est en train d’être modernisé. «Ce renouvellement de la concession est un encouragement pour nous, elle est liée à un cahier des charges très strict qui inclut la protection du joueur, la lutte contre le blanchiment, des domaines dans lesquels nous voulons être performants.» Ce renouvellement rassure aussi les 210 collaborateurs du casino.
Le directeur, qui était censé être en congé, se trouvait mercredi à son bureau malgré tout «pour travailler sur des procédures du règlement interne». D’ailleurs, une affiche destinée aux salariés de l’entreprise les encourage à sans cesse s’améliorer pour respecter la réglementation. «Ici, les lois et les règlements sont appliqués à la lettre», souligne le directeur, qui y veille. «Notre travail est sérieux et le casino est exploité tel que le gouvernement le souhaite», ajoute-t-il.
Internet, la plaie
Au chapitre des investissements, 68 millions d’euros ont été consacrés ces 20 dernières années. Les grands travaux ont commencé en 1999, quand le casino a obtenu sa première prolongation de la concession. Il y a eu la construction du restaurant Les Roses et de sa terrasse, des salons et salles de banquets, l’agrandissement du restaurant Le Manège et de certaines salles de jeux ainsi que la rénovation de l’hôtel et la construction de la villa Rose. Sans oublier le Chapito, la salle de spectacle qui fait la fierté du directeur et de ses équipes qui travaillent sans relâche pour proposer des représentations quasiment tous les week-ends.
«Le mois de novembre sera particulièrement chargé», nous dit-il. Bien sûr, le casino, dont la salle n’est pas subventionnée, doit mettre les bouchées doubles pour rester attractif. «Le Chapito, c’est important pour la population», insiste Guido Berghmans, qui veut en faire profiter le plus grand nombre.
La grande préoccupation du directeur demeure les jeux de hasard sur internet «qui représentent un chiffre d’affaires de 25 milliards en Europe alors qu’il n’est que de 8 milliards pour les casinos», témoigne Guido Berghmans, qui est également vice-président de l’Association européenne des casinos depuis 2006 et spécialiste de la question des jeux de hasard sur la Toile.
«Beaucoup de jeunes jouent sur le net avec les paris sportifs, par exemple. La législation européenne est une chose en matière de liberté de commerce mais il faut une autorisation nationale pour exploiter un site de jeux. Depuis 10 ou 15 ans, l’Europe a le choix. Nous donnons une priorité à la protection des joueurs et des mineurs mais l’Europe laisse d’abord faire le marché. En Grande-Bretagne, par exemple, la commission des jeux de hasard a vu que des mineurs jouaient massivement. Si nous, nous faisons ça, nous pouvons fermer nos portes du jour au lendemain. Ce que nous voulons, c’est une même stricte régulation pour les jeux de hasard», conclut le directeur sur ce point.
Le Casino 2000 reste une entreprise familiale allemande à la tête de laquelle on retrouve le patriarche Werner Wilhelm Wicker, qui dirigeait à l’époque le casino de Bad Homburg quand il a construit celui de Mondorf. Il est à la tête de plusieurs sociétés dont des cliniques. Le Casino 2000 dispose de capitaux propres et de réserves importantes, de l’ordre de 45 millions, disponibles pour les investissements futurs. «Les projets ne manquent pas», nous garantit le directeur.
Geneviève Montaigu