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La tragédie devient comédie


On ne sait plus vraiment combien : 30 milliards, 500 milliards, 1 000 milliards… la nouvelle Grèce du Premier ministre Alexis Tsipras veut aujourd’hui construire l’avenir de son pays en s’appuyant sur les fantômes du passé. Ses demandes pour que l’Allemagne rembourse à la Grèce sa dette de guerre datant du second conflit mondial deviennent de plus en plus insistantes. Il n’y a pas à dire, cet homme politique providentiel travaille dur depuis son accession au pouvoir pour rapprocher les peuples européens!

Dans la plus grande tradition des démagogues athéniens, le chef du gouvernement grec a trouvé une nouvelle victime pour cristalliser la colère de la population exsangue (et la garder rassemblée autour de lui). Après avoir eu la peau de la troïka (qui a finalement été remplacée par une autre structure au nom plus engageant, et moins soviétique, de « groupe de Bruxelles »), c’est l’Allemagne qui est dans le viseur du sniper Alexis Tsipras.

Cette maudite Allemagne qui a un taux de chômage de 4,7 %, cette perfide Germanie qui a réussi à boucler un budget en équilibre en 2014 (une première depuis 1969) et qui a un endettement à hauteur de 78 % du PIB (alors que la dette moyenne des 28 États membres se porte à 85,4 % du PIB). Évidemment, certains pointeront du doigt les mauvaises conditions salariales touchant une partie de la population allemande, la vision libérale, voire ultralibérale, du monde de l’emploi outre-Moselle… Reste que les flots de réfugiés allemands fuyant leur pays à cause de cet environnement économique aliénant et mortifère sont relativement limités.

Menace encore et toujours : le ministre de la Défense grec, Panos Kammenos, a également dit il y a quelques jours qu’il comptait envoyer, notamment vers l’Allemagne, une vague d’immigrés clandestins si les pays européens n’accordaient pas leur aide financière à la Grèce. Parmi ces réfugiés figureraient des terroristes de Daech selon ce ministre. Des propos appréciés à leur juste valeur à Berlin. Le populisme de Syriza est-il vraiment une chance pour la Grèce et pour l’Europe ?

Laurent Duraisin (lduraisin@lequotidien.lu)

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