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La tireuse haïssait YouTube qui censurait ses vidéos


Des policiers fouillent les bâtiments abritant le siège de YouTube, dans la Silicon Valley. (Photo: AFP)

Une femme a blessé par balles trois personnes, dont une très grièvement, mardi au siège de YouTube près de San Francisco, semant la panique parmi les salariés avant de se suicider sur place.

La police a évoqué un différend d’ordre personnel mais des informations de presse ont jeté une lumière différente sur le profil de la tireuse présumée. Selon le San Francisco Chronicle, la suspecte, identifiée comme une femme originaire du sud de la Californie, était furieuse contre YouTube, qu’elle accusait sur son propre site internet de censurer ses vidéos, dont certaines, très dures, montraient des animaux maltraités. Selon le Mercury News, le père de cette femme a confirmé qu’elle haïssait YouTube.

D’après la police, qui n’a fourni aucun nom, une femme a tiré sur des personnes au siège de YouTube à l’heure du déjeuner, avant, semble-t-il, de se suicider avec son arme. De nombreux témoins ont décrit des scènes de chaos dans le bâtiment de cette filiale de Google, situé à San Bruno, à environ 20 kilomètres au sud de San Francisco, en plein coeur de la Silicon Valley où de nombreux groupes technologiques ont leur quartier général.

Dans un état critique

Selon un porte-parole de l’hôpital Zuckerberg General de San Francisco, qui a accueilli les trois blessés par balles, il s’agit de deux femmes de 32 ans et 26 ans, la première étant dans un état « sérieux » tandis que la seconde est atteinte moins gravement. Un homme de 36 ans est quant à lui dans un état « critique ».

Signe de la panique qui s’est emparée des salariés au moment des tirs, une quatrième personne s’est blessée à la cheville en fuyant les lieux, a précisé la police, qui est arrivée sur place vers 12h48, deux minutes après le premier appel faisant état de tirs au siège de la plate-forme vidéo, qui abrite plus de 1 000 salariés dans ces locaux. En arrivant, la police a découvert le cadavre d’une femme « portant des blessures par balles qu’elle semble s’être infligée à elle-même » et qui semble être l’auteure des coups de feu. Selon les policiers, la tireuse présumée, qui a usé d’une arme de poing, « connaissait quelqu’un », laissant penser à un différend personnel.

Des images aériennes sur les chaînes américaines ont montré des chaises et des tables renversées dans une cour intérieure du bâtiment, où les salariés ont l’habitude de faire leur pause déjeuner. Un cadre de YouTube, Todd Sherman, a indiqué sur Twitter avoir vu des « gouttes de sang sur le sol et sur les marches ».

Contre la promotion des armes

Sur d’autres images, on voit des salariés sortir du bâtiment les mains en l’air sous la surveillance de la police, une scène devenue presque habituelle aux Etats-Unis tant les fusillades sont fréquentes. Celles commises par des femmes sont en revanche très rares. Selon une étude du FBI, portant sur 160 événements entre 2000 à 2013, impliquant un ou des tireurs sur la voie publique, dans des commerces, des lieux de travail ou des établissements scolaires, dans six cas seulement, la personne ayant ouvert le feu était une femme, soit 3,8%.

Le patron de Google Sundar Pichai a évoqué une « tragédie inimaginable » dans un message aux salariés et diffusé par le groupe. « Il n’y pas de mots pour décrire à quel point il était horrible d’avoir un tireur @YouTube aujourd’hui », a tweeté peu après la directrice générale de YouTube Susan Wojcicki.

Cette nouvelle fusillade intervient alors que le sempiternel débat sur les armes à feu aux Etats-Unis divise encore et toujours vivement l’opinion publique, notamment après la tuerie commise dans un lycée de Parkland, en Floride, le 14 février qui a fait 17 morts. Cette tragédie avait d’ailleurs poussé le mois dernier YouTube à renforcer la chasse aux vidéos faisant la promotion des armes à feu. Plus de 1,5 million de personnes ont participé le 24 mars aux Etats-Unis à la « Marche pour nos vies » demandant un plus grand contrôle des armes à feu. Ces rassemblements sont les plus importants du pays en au moins deux décennies.

Le Quotidien/AFP

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