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La parité toujours pas respectée


Danièle Martin (à dr.), la présidente de l'ASBL, accompagnée de la responsable du service «politique communale» du CNFL, Monique Stein, a remarqué une légère augmentation des femmes candidates ou élues, mais de grands efforts restent à faire. (Photo : Editpress/Herve Montaigu)

Le Conseil national des femmes du Luxembourg a dévoilé mercredi les chiffres de la participation politique des femmes aux élections communales.

Les premiers résultats de l’Observatoire de la participation politique des femmes aux élections sont clairs : il n’y a pas de parité.

Les femmes ne sont pas suffisamment présentes dans le paysage politique luxembourgeois. C’est ce que dévoilent les premiers résultats de l’Observatoire de la participation politique des femmes aux élections communales dont l’ASBL Conseil national des femmes du Luxembourg (CNFL) est à l’origine. Les données présentées révèlent une place toujours réduite pour les femmes en politique dans le pays. On note une progression lente, mais régulière de la place de la femme cette année, par rapport aux élections communales de 2011, mais pas suffisante pour atteindre le quota de candidatures féminines censé s’élever à 40 %. Pour Danièle Martin, présidente de l’ASBL,

«c’est aussi une question de mentalités.Les femmes hésitent parfois à se présenter aux élections. On note que dans les communes à système proportionnel, le taux de candidates est nettement plus élevé que dans les communes à système majoritaire. Dans ces communes-là, lorsqu’elles se portent candidates, elles doivent aller distribuer des tracts, aller à la rencontre des électeurs. Ce n’est évidemment pas systématique, mais cela peut les freiner. Dans un système proportionnel, elles sont soutenues par les partis. À la suite des élections de 2011, nous avions constaté que cinq des six communes qui étaient passées du système majoritaire au système proportionnel avaient vu leur taux de candidates augmenter par rapport à 2005. Cela peut donc être l’une des explications.»

L’influence des partis et des régions

Selon l’observatoire, les partis politiques auraient une influence sur la participation des femmes aux élections. Pour celles du 8 octobre, le pourcentage des femmes candidates variait en fonction des partis politiques. Quand le taux de participation des femmes atteignait parfois les 50 % pour déi Lénk ou déi gréng, il n’était même pas de 30 % pour le Parti pirate par exemple. Dans la même logique, plus de 40 % de femmes ont été élues au sein du parti déi gréng, quand aucune femme n’a été élue à l’ADR, le KPL ou le Parti pirate. Pour le DP, on compte 35,6 % de candidates pour 25,93 % d’élues et le CSV enregistre 38,17 % de candidates et 25,84 % d’élues.

Les régions auraient également une influence : on compte presque 40 % de femmes candidates au Sud pour presque 30 % d’élues, contre presque 25 % de candidates au Nord pour presque 19 % d’élues. Danièle Martin tient à préciser que «des points positifs sont à retenir. On remarque tout de même une augmentation de femmes candidates et élues, même si elle est légère. Certains partis font des efforts significatifs pour respecter la parité. Néanmoins, les taux de candidates et d’élues restent faibles, certains partis ne présentent que peu de femmes, voire pas du tout, il y a des disparités selon les régions et selon les villes.»

Le CNFL appelle les responsables politiques à faire évoluer la situation. Danièle Martin insiste : «Il faut rendre obligatoire l’application de quotas de femmes candidates, et notamment appliquer l’obligation du 50-50 dans les communes proportionnelles. Il faut également repenser le système électoral, aller, pourquoi pas, davantage, vers un système proportionnel ou inciter les femmes à se présenter aussi dans les communes majoritaires. Enfin, et je pense que c’est la base, il faut développer une culture de la parité et faire changer les mentalités des électeurs.»

Le CNFL veut rendre obligatoire la composition paritaire des commissions consultatives au sein des conseils communaux et repenser les domaines de compétences attribués aux femmes et aux hommes, qui, pour le moment, sont encore stéréotypés.
Une étude approfondie incluant la composition effective des conseils communaux sera publiée début 2018.

Sarah Melis

Un commentaire

  1. Parfaitement d’accord avec Danièle Martin !! 50/50 de femmes/hommes candidats. Et que le femmes votent pour des femmes que diable !

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