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Klima-Biergerrot : le gouvernement ne voit pas de problème


La réponse du gouvernement se base en grande partie sur les justifications des organisateurs et du comité d'accompagnement. (Photo : Christelle Brucker)

Après la publication de nos articles, des députés d’opposition ont interpellé le gouvernement sur le déroulement du Klima-Biergerrot : Xavier Bettel et Joëlle Welfring s’expliquent, estimant que les mécontents sont minoritaires et que le processus ne pose pas de problème.

Ces dernières semaines, au fil d’échanges avec des membres du Klima-Biergerrot (KBR) – satisfaits ou pas – avec ses organisateurs, avec des experts issus de son comité d’accompagnement, et sur la base de documents et séquences vidéo, Le Quotidien a pu établir des faits qui posent question dans un projet participatif et citoyen censé déterminer si le gouvernement doit aller plus loin que les mesures prévues dans son Plan climat.

Nous les avons relatés dans nos éditions des 15 et 16 juin derniers, pointant pêle-mêle le verrouillage de la communication externe, des difficultés dans l’organisation, un calendrier intenable ou encore des intervenants issus, pour beaucoup, de ministères ou d’organismes liés à l’État.

Questionner la forme même du KBR

Un déroulement qui a déçu certains participants, dont deux, aux profils très différents, se sont exprimés dans nos pages, sous couvert d’anonymat puisqu’engagés par écrit à ne rien divulguer des travaux. Les articles publiés par Le Quotidien n’étaient pas centrés sur leur ressenti, mais consistaient plutôt à questionner la forme du KBR dans son ensemble.

Interrogations qui ont débouché, le 17 juin dernier, sur une question parlementaire de la part de trois députés d’opposition (CSV). Ils ont obtenu hier une réponse conjointe du Premier ministre, Xavier Bettel, et de la ministre de l’Environnement, Joëlle Welfring, que nous avons passée au crible.

Des faits rigoureusement vérifiés par Le Quotidien

Tous deux indiquent, pour commencer, que le gouvernement a «coordonné les réponses suivantes» avec les sociétés en charge de l’organisation, Oxygen et Pétillances, et le comité d’accompagnement du KBR. Des interlocuteurs avec qui nous avions échangé dans le cadre de nos articles, et dont les propos correspondent à ceux que nous avions alors recueillis.

À commencer par l’argument selon lequel seuls deux participants sur une centaine seraient mécontents, ne reflétant pas le sentiment de tous : «Le premier article est basé sur des déclarations faites par deux membres anonymes du KBR (…) qui ne correspondent pas à la réalité, et leur position générale sur le processus n’est pas partagée par une majorité de membres».

Or, si leur opinion leur appartient, tous les faits décrits dans leurs déclarations ont, quant à eux, fait l’objet de vérifications rigoureuses, nous permettant d’informer nos lecteurs sur le déroulement du KBR depuis son lancement, et de pointer des méthodes parfois discutables.

Des attaques infondées

À propos de notre texte publié le 16 juin, qui donnait notamment la parole aux organisateurs, la réponse parlementaire évoque «des déclarations supplémentaires, non citées dans l’article, qui réfutent les critiques du premier article». Lors de cet échange, les responsables ont surtout détaillé les multiples défis auxquels ils ont été confrontés – les plus importants apparaissent dans l’article – insistant sur le fait que toutes les décisions ont toujours été soumises à un vote, ce qui a aussi été mentionné.

Xavier Bettel et Joëlle Welfring rapportent ensuite que de nombreux membres du KBR «ne se sentent pas représentés» par les propos des deux témoins cités dans nos pages : plusieurs ont été contactés mais aucun n’a accepté de s’exprimer avant la remise des propositions en octobre. Nous avons ainsi échangé avec une seule personne satisfaite, son témoignage étant prévu pour une prochaine parution – ce qui lui a été indiqué.

Plus de la moitié des experts liés à l’État

En se basant sur nos articles, les députés soulèvent aussi la question d’un important nombre d’experts issus d’un ministère, sollicités pour des présentations : le gouvernement confirme, avançant même le nombre de 63 experts nationaux et internationaux, intervenus face au KBR entre février et juin.

«Un tiers environ travaillent pour un ministère et un cinquième pour une organisation parapublique ou en lien avec l’État», est-il précisé, soit un total de 33 experts sur 63 liés de près ou de loin à l’État.

Aucun conflit d’intérêts selon le comité

Toute possibilité de conflit d’intérêts étant balayée par le comité d’accompagnement qui, cité dans la réponse parlementaire, a pu «observer leur liberté d’expression et leur critique des décisions politiques» – ce qui nous avait bien été rapporté et précisé dans nos colonnes.

Quant à la décision de reporter l’issue des travaux à cet automne, le Premier ministre et la ministre de l’Environnement confirment, là aussi, l’intervention du ministère d’État face aux membres du KBR le jour du vote – «ce fut la seule fois» – «en concertation avec les organisateurs et le comité d’accompagnement», pour leur présenter un «planning alternatif».

Enfin, sur la question cruciale du calendrier ultra serré de six mois imposé au cahier des charges, ils expliquent que «la planification initiale a été élaborée par les ministères concernés, après consultations d’experts dans le domaine de la participation citoyenne» et aussi que «le gouvernement a voulu éviter que la consultation citoyenne ne soit affectée par les campagnes électorales de 2023». Raté.

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