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Juncker : une Europe « à plusieurs vitesses » ne créera pas « un nouveau rideau de fer »


Jean-Claude Juncker, le 9 mars à Bruxelles. (photo AFP)

L’Europe « à plusieurs vitesses » voulue par certains dirigeants européens après le Brexit, au grand dam de pays est-européens, ne vise pas à créer « un nouveau rideau de fer », a affirmé vendredi le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.

« J’ai remarqué, non sans surprise, que cela est vu par certains collègues comme l’introduction d’une nouvelle ligne de division, comme un nouveau rideau de fer entre l’Est et l’Ouest. Ce n’est pas l’intention », a assuré Jean-Claude Juncker lors d’une conférence de presse à Bruxelles.

Les dirigeants des pays de l’Union européenne ont tenté vendredi matin, sans leur homologue britannique Theresa May, de rapprocher leurs positions sur l’avenir de l’UE, en ébauchant une déclaration solennelle commune qu’ils publieront le 25 mars lors des célébrations des 60 ans du Traité de Rome, fondateur de l’Union.

Mais la mention, dans ce texte, de la possibilité d’avancer par petits groupes sur certains sujets est combattue par des pays de l’Est, à commencer la Pologne ou la Hongrie. Leurs dirigeants craignent que ceux qui refuseraient de participer à des « coopérations renforcées » seraient de fait relégués dans le processus décisionnel, au risque de devenir à terme des « pays de seconde zone ».

« J’espère qu’un jour viendra où les Britanniques remonteront dans le bateau »

« Nous n’essayons pas de changer les traités », a expliqué M. Juncker. « La soi-disante Europe à plusieurs vitesses (…) existe déjà, et pas seulement en ce qui concerne la zone euro ou l’espace Schengen », deux réalisations majeures de l’UE auxquelles ne participent pas tous les 28 Etats membres. Car des « coopérations renforcées » ont été établies « même à l’intérieur de l’Eurogroupe », a assuré M. Juncker, rappelant qu’un groupe de 10 pays sur les 19 ayant adopté la monnaie unique avait décidé de coopérer afin de mettre en place une taxe sur les transactions financières.

Jean-Claude Juncker a aussi appelé les dirigeants à un sursaut alors que des formations europhobes et populistes pourraient enregistrer des succès électoraux dans plusieurs pays européens dans les mois à venir, à commencer par les élections législatives aux Pays-Bas le 15 mars. « Les Européens convaincus qui restent assis vont moins loin que les populistes qui courent », a-t-il conclu en français.

Le chef de l’exécutif européen a aussi tendu la main au Royaume-Uni, qui doit notifier d’ici fin mars à l’UE son souhait de quitter l’Union. « Je n’aime pas le Brexit car j’aimerais être dans le même bateau que les Britanniques (…) J’espère qu’un jour viendra où les Britanniques remonteront dans le bateau », a-t-il lancé.

Le Quotidien / AFP

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