La police britannique n’exclut pas des poursuites pour « homicide » après l’incendie meurtrier de la tour Grenfell à Londres, a-t-elle annoncé vendredi, en indiquant que le feu avait eu pour point de départ un réfrigérateur.
L’enquête sur les circonstances du drame s’intéresse à « toutes les infractions possibles en matière de santé, de sécurité et de sécurité incendie », a déclaré à la presse Fiona McCormack, l’une des responsables de la police scientifique de la capitale britannique.
Sera également passé en revue le rôle « de toutes les entreprises impliquées dans la construction et la rénovation de la tour », a-t-elle ajouté.
La tour Grenfell, un immeuble de logements sociaux de 24 étages, a été ravagée la semaine dernière par un violent incendie qui a fait au moins 79 morts ou disparus présumés morts.
« Je m’attends à ce que ce nombre change », a dit Mme McCormack, car le nombre de disparus n’est pas définitif et les corps de certaines victimes ont été réduits en cendres par la violence de l’incendie, compliquant le travail pour les trouver.
Pour le moment, neuf des victimes ont été formellement identifiées. Tous « les corps complets » ont été sortis de la tour, a-t-elle dit, soulignant que le travail de la police scientifique pourrait se prolonger jusqu’à la fin de l’année.
Mme McCormack a par ailleurs confirmé que l’incendie n’était pas volontaire et qu’il était parti du compartiment congélation d’un réfrigérateur de marque Hotpoint, fabriqué par le numéro un mondial de l’électroménager Whirlpool.
« Nous nous occupons de la question de la manière la plus urgente qui soit et assistons les autorités », a déclaré dans un communiqué le groupe dont le siège est aux Etats-Unis, qui a entamé des tests sur le modèle incriminé, le FF175BP.
Il a par ailleurs appelé les propriétaires de modèles FF175BP et FF175BG à se faire connaître auprès de ses services.
La police a souligné que l’enquête devait déterminer pourquoi le réfrigérateur a pris feu et comment l’incendie a pu s’étendre aussi vite à tout le bâtiment, au-dessus du deuxième étage, alors que le nouveau revêtement installé en 2016 a été mis en cause dans cette propagation.
« Nous allons examiner la construction du bâtiment, sa rénovation » et la manière dont le revêtement de la façade a été installé, a dit Mme McCormack.
Les panneaux d’isolation de ce revêtement étaient composés de polyéthylène (plastique), enchâssé entre deux couches d’aluminium, « très fines, d’environ 4 millimètres d’épaisseur », selon la société Harley Facade qui les a installés.
Le Quotidien / AFP