Depuis mardi, la pétition demandant une baisse des impôts pour les célibataires rencontre le succès. Alors que le gouvernement veut lancer une nouvelle réforme fiscale, les célibataires veulent se faire entendre.
Ils en ont assez de leur classe 1. Ils rêvent de classe 2 ou au moins d’un rééquilibrage entre couples et célibataires. Le gouvernement, qui veut introduire un barème d’impôt unique, n’a pas dit comment il allait s’y prendre. Et les célibataires ne sont pas forcément rassurés d’entendre que personne n’y perdra. Eux, ils veulent plutôt un peu gagner.
En trois jours, la pétition 1188 qui demande une baisse de l’imposition des célibataires a dépassé les 3 600 signatures (décompte datant de jeudi soir). Elle est ouverte jusqu’au 30 avril et elle est donc déjà bien partie pour atteindre les 4 500 signatures nécessaires à la tenue d’un débat à la Chambre des députés.
Le but de cette pétition, selon son auteur, Giancarlo Sartori, «est de trouver un équilibre plus équitable entre une personne mariée et un célibataire». Il estime qu’un célibataire a autant de charges à payer qu’un couple marié, qui bénéficie d’une meilleure classe d’impôts. «Pourquoi ne pas donner la classe 2 à chaque personne mariée ou célibataire», suggère le pétitionnaire en rappelant que le Luxembourg restait un des pays où les célibataires sont le plus taxés.
«Un peu de rééquilibrage serait le bienvenu»
Betty (nom d’emprunt) a signé la pétition sans hésiter. Elle occupe un poste d’assistante dans un établissement financier de la capitale et a un revenu imposable de 3 750 euros mensuels. Sa retenue à la source est d’un peu plus de 600 euros. «Il me reste encore 3 100 euros environ et avec ce salaire je dois payer mon loyer pour mon appartement de 60 m2 à 20 kilomètres de la capitale qui est de 1 350 euros avec les charges. De nombreux couples occupent la même surface, un appartement qui comprend une chambre, mais ils sont à deux pour payer le loyer et paient nettement moins d’impôts que moi en classe 2.»
Cette célibataire de 39 ans, une fois qu’elle a acquitté toutes les factures – électricité, connexion internet et téléphone – ne dispose plus d’un grand budget. «Je pourrais voir plus petit, c’est-à-dire une chambre de bonne à un peu moins de 1 000 euros, mais j’ai passé l’âge du studio d’étudiant.» Pour Betty, la question n’est pas là. Elle pense aussi que les couples mariés ont des privilèges fiscaux et évoque les avantages que le gouvernement leur offre s’ils ont des enfants comme les crèches gratuites ou encore les congés parentaux. «Les célibataires sont imposés comme des dingues et ne profitent de rien», finit-elle par lâcher. «Un peu de rééquilibrage serait le bienvenu», conclut-elle en espérant que le gouvernement entendra son appel.
Sur la toile, depuis que la pétition a été ouverte à la signature mardi, les internautes en discutent et partagent leurs expériences de célibataires face à leurs frais qu’ils ne peuvent partager tout en étant plus imposés que les couples mariés ou pacsés.
Geneviève Montaigu