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«Il se douchait chez les filles»


Les faits reprochés à l'ancien maître nageur de la commune de Differdange remontent à fin 2015. Il encadrait régulièrement des enfants à l'Aquasud. (Photo : Editpress/Didier Sylvestre)

Poursuivi pour outrage public aux bonnes mœurs, un ancien maître nageur de Differdange comparaît depuis lundi devant le tribunal correctionnel.

À plusieurs reprises, il aurait pris sa douche chez les filles et il se serait changé près des casiers de leurs vestiaires. Les faits reprochés au quadragénaire remontent à novembre 2015. À l’époque, il travaillait comme maître nageur pour la commune. Il encadrait régulièrement des enfants au cours de natation à l’Aquasud les mardis et jeudis après-midi.

« Monsieur, vous vous êtes trompé de douche. Ici c’est pour les dames.» Plusieurs fois, l’agente d’entretien dit avoir aperçu le maître nageur en train de prendre sa douche chez les filles à la piscine Aquasud d’Oberkorn. «C’est vite fait», lui aurait-il répondu.

Le témoin affirme non seulement avoir rencontré le quadragénaire lorsqu’elle nettoyait les lieux, mais également quand elle occupait le rôle d’accompagnatrice lors des cours de natation pour les groupes scolaires : «Il s’est plusieurs fois douché chez les filles.»

«J’accompagnais trois filles aux toilettes quand je l’ai vu sous la douche», se souvient-elle. Cet épisode-là est survenu en novembre 2015. Selon le témoin, le maître nageur se trouvait dans la douche avec une cloison. Elle aurait vu son torse et ses pieds. «En sortant des toilettes, j’ai fermé les yeux aux enfants et accéléré le pas pour qu’ils ne le voient pas. Après les avoir déposés au bassin, je suis revenue le voir. Et ensuite j’en ai parlé à ma collègue. Elle m’a dit que ce n’était pas la première fois qu’on lui disait cela…»

Le témoin complète en soulignant que les douches pour hommes se trouvent juste en face. Enfin, le témoin dit avoir aperçu le quadragénaire en train de s’habiller et se déshabiller près des casiers des vestiaires collectifs pour les groupes scolaires.

Ces faits avaient fini par remonter jusqu’à la directrice de la piscine Aquasud. «Je n’ai rien vu. C’est la chef d’équipe de l’entretien qui m’a rapporté les faits. Apparemment, il aurait pris plusieurs fois sa douche côté femmes sans maillot de bain», explique-t-elle. Comme le maître nageur dénoncé faisait partie du personnel de la commune, elle n’avait pas tardé à l’en informer. La commune avait vite réagi. «Il ne travaille plus comme maître nageur aujourd’hui», ajoute-t-elle.

La directrice précise que les maîtres nageurs de la commune peuvent accéder aux vestiaires des maîtres nageurs salariés de l’Aquasud : «Pour tous les maîtres nageurs, il y a des vestiaires au -1. Seul le personnel y a accès. Ils y ont aussi des douches et toilettes. Pour accéder à cette zone privée du personnel, il faut descendre quelques marches.»

«Chez les hommes, l’eau était trop chaude!»

Ce n’est que ce mardi après-midi que la 9e chambre correctionnelle entendra le prévenu (49 ans) poursuivi pour outrage public aux bonnes mœurs. Du dossier il ressort qu’il y aurait eu un problème de température du côté des douches des hommes. Un problème dont la directrice de la piscine dit ne pas avoir été au courant. «On a un technicien. S’il y a un problème, on peut le régler», indique-t-elle.

Deux collègues de travail du prévenu, entendus lundi à la barre, ont toutefois insisté sur ce problème d’eau chaude. «Le thermostat était réglé trop haut chez les hommes. Pendant trois à quatre mois, le problème a perduré. Les douches chez les hommes étaient extrêmement chaudes», insiste le témoin. «C’était brûlant?», intervient la présidente. – «Oui, extrêmement chaud! Moi je descendais toujours à la cave. C’était loin», poursuit le collègue en faisant référence à l’espace réservé au personnel. «Mais en descendant on laissait le bassin seul. Notre rôle est de faire attention qu’aucun enfant ne se noie. Si on prend la douche avec les enfants, on a une vue d’ensemble», dit-il pour défendre son collègue.

Un autre maître nageur soutient que le prévenu était pressé. Car après la séance de natation, il aurait dû vite se rendre à la maison relais. «Les vestiaires pour le personnel étaient éloignés. Il fallait passer près de quatre portes. En tout, cela devait faire 150 m de trajet», appuie-t-il.
Le procès se poursuit ce mardi après-midi avec l’audition du prévenu.

Fabienne Armborst

 

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