Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Symboles du conflit éponyme, les hauts-fourneaux de Florange ne redémarreront pas. Cette décision a été actée lundi, par le groupe ArcelorMittal lors d’un comité central d’entreprise (CCE) à Paris. Le groupe se donne « entre 3 et 4 ans » pour achever cette déconstruction et « rendra les terrains disponibles pour permettre l’implantation de nouvelles entreprises».
Pas viables économiquement
Dans le cadre de l’accord signé le 30 novembre 2012 entre ArcelorMittal et l ‘Etat, le groupe devait évaluer la faisabilité d’une relance de l’installation et notamment tenir compte des conditions du marché de l’acier six ans après la signature du deal qui mettait fin au conflit qui avait parasité l’arrivée aux affaires de François Hollande. « Aux conditions d’aujourd’hui, reproduire de l’acier liquide à Florange représenterait entre 15 et 20 % de coût supplémentaire par brame. Si nous devions utiliser ces brames dans le groupe, cela nous ferait perdre en compétitivité. Si nous les vendions sur le marché, nous ne trouverions pas d’acheteurs », analyse encore Eric Niedziela, vice-président d’ArcelorMittal.
+ 22 M€ pour Usibor
Il insiste sur l’évolution du site de Florange, devenue un site de transformation de l’acier très performant avec ses 2 300 salariés. « Notre site de Florange est aujourd’hui solidement positionné sur les activités à haute valeur ajoutée de transformation de l’acier. Cette usine, où ArcelorMittal a investi plus de 300 millions d’euros depuis 6 ans, est devenue un centre d’excellence des aciers de haute technologie, en particulier pour l’automobile mais aussi l’emballage et l’industrie ». Au passage, le groupe annonce un investissement supplémentaire de 22 M€ sur la nouvelle ligne de production d’Usibor.
Déconstruction d’ici 3 ou 4 ans
Cette dernière, qui sera lancée fin 2019 et passera d’une capacité de 600 000 tonnes à 800 000 tonnes, remplace l’ancienne ligne d’électrozingage et représente un investissement total de 90M€. Quel est le calendrier de cette déconstruction des hauts-fourneaux de Hayange ? Le processus d’information-consultation a officiellement commencé aujourd’hui. Le groupe se donne « entre 3 et 4 ans » pour achever cette déconstruction et « rendra les terrains disponibles pour permettre l’implantation de nouvelles entreprises sur le site » dans le cadre du dispositif Territoires d’industrie lancé par le Premier ministre Édouard Philippe le 22 novembre.
«On vendra les terrains si nécessaire»
« Nous travaillons déjà avec Jean Rottner, le président de la Région Grand-Est que nous avons rencontré plusieurs fois […] Si nous devons vendre les terrains qui seront dépollués pour favoriser un projet, nous vendrons », assure encore Eric Niedziela.
Alain Morvan (Le Républicain Lorrain)
Si cela peut favoriser la création de nouveaux emplois, une déconstruction rapide est probablement la meilleure solution.