[Guides de la Moselle] Au calme du côté de Wellenstein

Passionnée de marche et de vins, Josiane était prédestinée à devenir guide dans la Moselle luxembourgeoise. Un rôle qu’elle tient avec passion et enthousiasme depuis 2018.

Portrait

Emballée par le vignoble

Josiane, 55 ans, n’a pas un métier propice à la rêverie. Son quotidien au cœur d’une grande administration d’État impose une concentration de tous les instants dans un environnement où l’on ne rigole pas beaucoup. Alors quand vient le week-end, l’objectif est très clair : elle veut s’évader et parcourir la nature. «J’aime aller randonner en forêt avec des amis, sourit-elle. Je loue régulièrement des mobile-homes dans des campings juste pour aller marcher. Je me promène beaucoup au Luxembourg, on peut dire que je profite à fond du pays! Mais j’aime aussi découvrir de nouveaux lieux à l’étranger. J’ai beaucoup aimé randonner à Lanzarote, dans la Frise (NDLR : au nord de l’Allemagne), autour de Saint-Émilion dans le Bordelais, dans les Dolomites italiennes…»

C’est en lisant dans le journal il y a cinq ans que l’Office régional du tourisme Visit Moselle cherchait à former de nouveaux guides qu’elle a décidé de franchir le pas. «Je ne viens pas de la région, puisque je suis née dans la Minett et que je vis à Luxembourg, explique-t-elle. Mais j’apprécie beaucoup la Moselle, d’autant plus que le vin est mon violon d’Ingres depuis au moins 25 ans. J’ai suivi des cours de dégustation, j’ai visité de nombreux domaines au Luxembourg et à l’étranger… Alors devenir guide? Je me suis dit pourquoi pas!»

Le vin est mon violon d’Ingres

«À cause de mon travail, je ne suis disponible que les week-ends et les jours fériés, mais j’adore cette activité! Je guide les touristes dans le vignoble, je leur explique le cycle de la vigne, l’histoire de la région… Le plus important est de s’adapter à ce qui intéresse les gens. Certains veulent des informations très précises, alors que, pour d’autres, le contexte général suffit. J’aime quand ils posent des questions, je veux discuter avec eux, pas faire un discours! Les visites sont de beaux moments de partage.»

Son lieu préféré

Wellenstein

Si vous vous garez sur le petit parking au croisement entre la route qui file de Mondorf à Remich et celle qui descend à Wellenstein, vous trouverez une volée d’escaliers qui traversent le terroir du Foulschette, un lieu très réputé pour ses pinots gris. En contrebas, le village s’étire dans le fond de cette vallée pratiquement perpendiculaire à celle de la Moselle. Il n’est pas rare d’observer ici biches et chevreuils qui sortent de la forêt. Les cyclistes connaissent bien le secteur, cette côte est un casse-pattes réputé! «En ce moment, c’est l’endroit que je préfère, sourit Josiane. Ici, on se trouve en pleine immersion dans le vignoble. Le panorama est très beau avec la géométrie des rangées de vignes et le village en bas. J’apprécie beaucoup le silence. Le week-end, la route qui passe au-dessus n’est pas très fréquentée : on est vraiment au calme, c’est très reposant.»

On se trouve en pleine immersion dans le vignoble

Josiane adore, mais elle ne connaît pas ce cirque naturel depuis longtemps. «Je suis venue ici pour la première fois en novembre dernier, j’accompagnais un couple qui avait gagné un séjour à Mondorf agrémenté d’une visite guidée. C’était une belle journée ensoleillée d’automne, le paysage était magnifique. Une très belle découverte!» La guide a même pu expliquer le procédé des vendanges tardives. «Il restait des grappes dans une parcelle, j’ai expliqué à mes visiteurs que le vigneron les laissait là pour que les raisins perdent leur eau afin de produire un vin plus concentré. Ils ne connaissaient pas le concept des vendanges tardives et ils étaient très intéressés.»

Autour du vin

Vive les beaux accords !

Josiane est une épicurienne. Pour elle, une belle table est toujours un plaisir… si tant est que les plats soient servis avec de jolies bouteilles! «J’adore trouver les bons accords mets-vins, je n’imagine pas manger un bon plat sans l’accompagner d’un vin qui lui convient. Une bonne bouteille, c’est beaucoup d’émotions, quelque chose de très philosophique. Le vin est incontestablement un produit culturel.»

Il y a des vignerons de grande qualité au Luxembourg

Et cela tombe bien, la guide apprécie particulièrement les beaux crus mosellans. «Je n’aime plus du tout les vins lourds et tanniques, soutient-elle. J’ai besoin de fraîcheur, de tension et cela m’amène à apprécier de plus en plus les vins luxembourgeois. Il y a des terroirs et des vignerons de grande qualité au Luxembourg, nous devons nous en rendre compte!»

Ses derniers coups de cœur rendent hommage à des bouteilles luxembourgeoises : «J’ai récemment cuisiné une salade aux dés de poulet caramélisés avec une vinaigrette miel-moutarde. Je l’ai accompagnée d’un auxerrois en barrique de 2020, c’était superbe!» Autre belle expérience : un riesling Stadtbredimus Dieffert 2019 avec un plateau de sushis et sashimis. «Le riesling et les poissons crus s’entendent parfaitement, mais attention, il ne faut pas mettre de wasabi dans la sauce soja, ou alors à dose homéopathique, prévient-elle. S’il y en a trop, le condiment écrase tout sur son passage.» Une dernière idée pour l’hiver, cette fois : «Un pinot blanc du Remerschen Kreitzberg 2019 bio est le compagnon idéal d’une raclette! Le gras du fromage et l’acidité du vin créent un accord d’opposition parfait.» Avec Josiane, se balader dans les vignes met à coup sûr en appétit!