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Grand Est : un adulte sur trois est un fumeur


La Grande Région compterait 1,3 million de fumeurs (photo: lr)

Le tabac est une drogue dure! Et c’est plus dur d’arrêter de fumer que de décrocher de l’héroïne.» Le Professeur Yves Martinet, pneumologue au CHU de Nancy, n’a pas l’habitude de s’encombrer de périphrases lorsqu’il vise son ennemi : le tabac.

La campagne Moi(s) sans tabac, lancée le 1er novembre, pour la deuxième année, par l’Agence régionale de santé (ARS) avec les acteurs de santé du Grand Est sur le modèle d’une initiative anglaise, donne de l’espoir au praticien.

1,3 million de fumeurs dans la région

La région est particulièrement exposée au risque, notamment en raison de sa position frontalière, qui rend moins efficiente la politique de hausse du prix du paquet. «La frontière avec le Luxembourg modifie la donne», reprend le Pr Martinet. «J’ai toujours dit que ce pays était un dealer! Il n’en reste pas moins que le prix élevé est l’arme absolue.»

Christophe Lannelongue, le directeur de l’ARS, a fixé comme objectif de réduire de 10 % le nombre de fumeurs dans le Grand Est, d’ici 2019. «Nous devons être région pilote, car c’est dans le Grand Est que le tabagisme est le plus élevé», constate-t-il. On y compte en effet 1,3 million de fumeurs – sur 5,5 millions d’habitants –, dont plus de la moitié voudrait arrêter, mais n’y parvient pas pour de multiples raisons. On trouve dans la région proportionnellement le plus grand nombre de fumeurs quotidiens, 30 % des jeunes grandestiens de 17 ans fument chaque jour.

Mais arrêter, c’est un long combat avec soi-même, comme pour cette accro à la clope qui confie : «C’est pas le moment, j’ai des soucis, je suis trop stressée.» Pour arrêter de fumer ensemble, l’opération Moi(s) sans tabac prend cette année une dimension collective, avec la création de groupes thématiques et géographiques. Selon son profil et sa motivation, on peut disposer d’une aide personnalisée pour décrocher : fêtard ou pantouflard, patché, adepte de la gomme à mâcher ou vapoteur…

Deux clopes par jour, c’est 250 euros par an!

Un kit, permettant de préparer le sevrage et de tenir le coup tout au long de ce mois, sera distribué. Il permet d’évaluer son degré de motivation. On arrête pour sa santé, parce qu’on est essoufflé, qu’on a le teint gris. Une petite roue cartonnée permet, elle, de calculer les économies réalisées. Deux cigarettes par jour, au bout d’un an, c’est 250 euros partis en fumée, et au rythme d’un paquet de vingt, c’est 2 500 euros! Le kit donne aussi des conseils diététiques pour éviter de prendre du poids.

Les médecins, bien sûr, sont en première ligne, ainsi que les infirmières, les kinésithérapeutes et les pharmaciens, pour dispenser des conseils et accompagner le sevrage.
Sachez enfin que depuis novembre 2016, l’assurance maladie rembourse 150 euros par personne et par an de produits de sevrage prescrits par les professionnels de santé cités plus haut. Chewing-gums ou patchs ont un bon effet starter. Avec 150 euros, on a de quoi tenir trois à cinq mois. C’est déjà ça.

Le Républicain Lorrain

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