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«Gilets jaunes» : l’exécutif à l’heure des comptes


Le restaurant Le Fouquet's, symbole de la classe dominante, saccagé en marge de la manifestation des «gilets jaunes», samedi sur les Champs-Élysées à Paris. (photo AFP)

Éreinté par l’opposition, l’exécutif promet de nouvelles mesures sécuritaires dès lundi pour pallier les « dysfonctionnements » apparus lors du saccage samedi des Champs-Élysées qui a relancé la crise des « gilets jaunes » dont Emmanuel Macron voulait sortir par le grand débat.

Édouard Philippe sera à l’Élysée dès lundi à 11h30 avec le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, et son secrétaire d’État, Laurent Nunes, ainsi que la garde des Sceaux, Nicole Belloubet. Il fera « ses propositions d’adaptation au président (…) pour renforcer la doctrine d’emploi des forces de l’ordre » et « s’assurer à tout moment de la fermeté de son exécution », a indiqué Matignon.

Car l’heure est aux comptes et Matignon l’avoue : il y a eu des « dysfonctionnements » du dispositif de sécurité face à une flambée de violence qui renvoie à un niveau de tension connu en décembre, avec le saccage de l’Arc de Triomphe, alors que le mouvement des « gilets jaunes », lancé il y a quatre mois, semblait marquer le pas dans la rue.

Christophe Castaner et son homologue pour l’Économie, Bruno Le Maire, devront aussi s’expliquer mardi devant les commissions des Lois et des Affaires économiques du Sénat sur ces violences et leurs conséquences économiques. Bruno Le Maire recevra lundi à Bercy des représentants des secteurs d’activités touchés (commerçants, assurances, hôtellerie).

L’indignation est générale après les images de pillages et d’incendie du restaurant Fouquet’s, de magasins ou d’une succursale bancaire des Champs-Élysées, vitrine de la France à l’étranger, qui ont tourné en boucle dans les médias. Même si elles tranchaient avec celles des autres défilés globalement très calmes samedi de dizaines de milliers de manifestants « gilets jaunes » ou pour le climat dans la capitale et le reste du pays.

Des violences dévastatrices pour l’image de l’exécutif, d’autant que certains médias les juxtaposaient à celles du chef de l’État en week-end de ski à La Mongie et à celles du ministre de l’Intérieur embrassant une jeune femme lors d’une soirée dans une discothèque parisienne la semaine précédente. Emmanuel Macron a d’ailleurs fini par rentrer samedi soir en promettant des « décisions fortes ».

Une réponse qui ne doit pas être que «sécuritaire»

L’opposition de droite a dénoncé en boucle le « laxisme sécuritaire » de l’exécutif, selon le mot de François-Xavier Bellamy, qui mène la campagne des Républicains (LR) pour les Européennes de mai.

La gauche dénonce, elle, une solution uniquement sécuritaire qui ne suffira pas à éteindre la crise. Pour le numéro un du PS, Olivier Faure, le gouvernement est entré « dans une logique sécuritaire » qui lui « permet d’esquiver un autre débat, le débat social ». « Le mal-être profond ne se résoudra ni par la répression, ni par l’interdiction de manifester, ni par un appel au calme, mais par de véritables mesures politiques », a relevé Hayk Shahinyan, président fondateur du Mouvement alternatif citoyen (MAC), résumant le sentiment de nombreux « gilets jaunes ».

AFP

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