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[Football] Angleterre-Luxembourg : les championnes avaient (très) faim


Auteure de trois passes décisives après son entrée à l’aller, Beth Mead (ici au duel avec Emma Kremer) a encore brillé hier. (Photo : mélanie maps)

Dames (éliminatoires du Mondial-2023) Dans une partie à sens unique, les Roud Léiwinnen se sont inclinées sur le même score (10-0) qu’à l’aller face aux championnes d’Europe anglaises.

Quand on est le Luxembourg, modeste 117e nation au ranking FIFA, il n’y a évidemment jamais de bon moment pour affronter l’équipe occupant la 4e place de ce classement, de surcroît championne d’Europe en titre. Mais on a tout de même le sentiment que le moment était vraiment très mal choisi pour défier chez elles les «Three Lionesses», cinq semaines seulement après leur premier sacre continental à domicile, et le soir de leurs retrouvailles avec leur public, venu peupler jusqu’au dernier des 30 089 sièges du Bet365 Stadium.

L’enthousiasme de la victoire à l’Euro, la communion avec leurs fans, la présentation du trophée : tout, à Stoke-on-Trent, laissait présager une équipe anglaise euphorique et soucieuse de gâter l’assistance, et l’équipe de Sarina Wiegman l’a été. Avec dix buts à célébrer, l’assistance aussi.

Celles qui n’ont pas été gâtées, donc, ce sont les Roud Léiwinnen, venues selon leur sélectionneur Dan Santos pour «faire bonne figure, souffrir le moins possible et essayer de ne pas prendre une valise». C’est raté : battues 0-10 à l’aller il y a un an, ses joueuses ont à nouveau cédé 10 fois, et elles ont été réduites par les Anglaises à un rang de spectatrices tel qu’elles n’ont pas frappé au but, obtenu aucun corner et commis à peine quelques fautes.

Russo, l’après-White est assuré!

Auteure d’un doublé au stade de Luxembourg ce soir-là, Ellen White, récemment retraitée, n’était même pas là pour soigner des stats déjà très flatteuses, faisant d’elle la meilleure buteuse de l’histoire de sa sélection (52 buts en 112 capes). Mais Alessia Russo, une fille «qui a presque toujours marqué quand elle est entrée» (dixit Santos), si, et elle n’a pas failli à sa réputation.

S’il lui a fallu trois occasions pour enfin régler la mire, la nouvelle n° 9 de l’Angleterre n’a eu besoin que d’un ballon dans la surface pour briser les reins de Catherine Havé sur son contrôle orienté, et obtenir un penalty transformé par Stanway (1-0, 11e). Partie du bon côté, en vain, Schlimé était bien sur la trajectoire du ballon quand Russo s’est présentée face à elle (13e), peu avant de manquer le cadre sur un centre de Mead, poison à effet immédiat et long (16e).

Un simple contretemps, donc, pour l’attaquante de Manchester United, qui a jailli, dans la continuité d’un corner remis instantanément dans la boîte par Williamson, derrière Havé et Dos Santos pour smasher de la tête la galette de sa partenaire, au second poteau (2-0, 18e).

Un sentiment de déjà-vu s’est d’ailleurs emparé de nous quand Daly a planté un pion similaire sur corner, au bout cette fois d’une combinaison magnifiée par Toone (4-0, 38e). Avant cela, Kremer dévié in extremis un tir de Toone en corner, Greenwood fracassé le poteau sur celui-ci (21e), Mead frappé au-dessus, Schlimé repoussé une tête anglaise, Miller frôlé le csc… Mais surtout, Greenwood avait repris en une touche un centre en retrait de Mead et triplé la mise entre les jambes de Schlimé (3-0, 26e).

Que manquait-il alors à la soirée anglaise pour être parfaite? Un pion de Mead, meilleure buteuse et joueuse du dernier Euro? Il suffisait de demander : au terme d’un jeu à trois qu’elle avait elle-même initié, l’ailière d’Arsenal a effacé Havé et marqué en force, malgré Schlimé (5-0, 39e). Sans une parade de Schlimé devant Russo, ou la maladresse de cette dernière, l’addition aurait été encore plus salée à la pause pour les joueuses grand-ducales…

England et Parris, pas rassasiées

Dan Santos a eu beau passer à une défense à cinq à la reprise, avec l’entrante Isabel Albert côté gauche, il fallait encore remédier au problème Mead, pas rassasiée et auteure de sa 2e passe décisive de la soirée après avoir fixé Dos Santos dans la surface. À la conclusion? La bien nommée England, apparue sur la pelouse deux minutes plus tôt elle aussi.

Pas loin du doublé (53e), la candidate au Ballon d’or 2022 a fini par céder sa place à l’heure de jeu, au grand soulagement de Dos Santos, mais non sans avoir assisté à ce superbe jeu en triangle conclu d’un tir croisé limpide par Parris, récompensée de ses efforts côté droit (7-0, 59e)… avant de faire une nouvelle différence côté gauche et d’être crochetée dans la surface par Julie Marques.

Seule joueuse offensive à n’avoir pas inscrit son nom au tableau d’affichage, Toone, frustrée par une belle sortie de Schlimé quelques minutes plus tôt, s’est chargée avec sang-froid du penalty (8-0, 73e). L’armada offensive des «Three Lionesses» allait-elle enfin lever le pied? Non, si l’on en croit ce raté à bout portant de Parris, juste après une parade de Schlimé, et surtout ces deux nouveaux buts tardifs, toujours sur corner, signés Hemp et England… Et c’est à cela qu’on reconnaît des championnes d’Europe.

Groupe D

Hier

Angleterre – Luxembourg 10-0

Lettonie – Irlande du Nord 1-3

Autriche – Macédoine 10-0

Classement

1. Angleterre 27 (9;+78)

2. Autriche 19 (9;+33)

3. Irlande du Nord 19 (10;+20)

4. Luxembourg 9 (10;-36)

5. Macédoine 6 (9;-42)

6. Lettonie 3 (10;-55)

Un commentaire

  1. Jean-Marie STEFFEN

    C’est la passion qui compte! Allez -y les filles!

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