Une vingtaine de danseurs se sont entrainés pendant un an pour représenter le Luxembourg à un festival folklorique au Mexique, où ils ont fait un tabac!
«Pendant cette année d’entraînement, j’ai remarqué à quel point les traditions disparaissent de plus en plus. Le folklore est malheureusement un « sport » qui n’est plus beaucoup pratiqué, même s’il est très agréable à danser. Ça manque un peu de faire des danses à des fêtes de village, comme autrefois».
L’avis d’un vieillard nostalgique? Non, de Laurent, jeune militaire luxembourgeois, et champion de danse de salon, s’il vous plait! Ce qui ne l’a pas empêché de passer une soirée «mythique», entre deux représentations folklorique à Zacatécas, dans la discothèque «Las Minas», ancienne mine reconvertie en temple de l’électro !
C’est d’ailleurs la première chose qui frappe avec les participants à ce voyage : la moyenne d’âge. Parmi cette vingtaine de joyeux danseurs (rythmés par quatre musiciens), de nombreux jeunes, qui n’ont pas eu honte de mouiller leur chemise (ou plutôt leurs chauds costumes traditionnelles) pour pratiquer une danse pratiquement sortie du formol (lire Le Quotidien du 28 juillet.)
Un groupe intergénérationnel, mêlant une dizaine de nationalités, qui s’est envolé au Mexique pour participer au festival Zacatecas del Folklor Internacional, du 28 juillet au 14 août.
[vc_column][TS_VCSC_Lightbox_Gallery lightbox_size= »large » content_images= »98070,98069,98068,98066,98065,98064″ content_style= »NivoSlider » nivo_effect= »fade » lightbox_effect= »simpleFade » el_file1= » »][/TS_VCSC_Lightbox_Gallery][/vc_column]Danser devant 6000 spectateurs
Un jet-lag et quelques jours de repos plus tard, ils ont toujours des étoiles dans les yeux : «Le meilleur souvenir pour moi reste l’accueil des mexicains, leur sourires, leur joie de vivre» témoigne Isabelle. «Ils ont été très étonnés de nos danses luxembourgeoises car ils ont l’habitudes de danses très rythmées, et nos valses ou maklott (NDLR : danses lentes) ont eu un succès fou! De même pour nos costumes, qu’ils n’avaient pas l’habitude de voir» remarque cette alsacienne.
Pour le canadien Khristian Kowalski, «l’une des plus grandes joies de la danse folklorique est l’interaction avec le public, entendre le rugissement de joie lorsqu’une danse est réussie. Danser devant un petit public à Ecatapec (dans l’État de Mexico) fut une expérience incroyable, mais pour moi le point culminant a été de le faire devant 6000 spectateurs, durant le spectacle final à Zacatecas. Je suis très fier de la performance du groupe, surtout quand je me rappelle qu’on a commencé à danser il y a juste un an».
«Le foklore est très respecté»
Comme des dizaines d’autres pays, la délégation luxembourgeoise avait un programme bien rempli, avec une à deux représentations par jour, des défilés dans les rues. Ce qui ne les a pas empêché d’aller voir du pays: «Pour moi le Mexique est un pays avec beaucoup de richesses historiques, culturelles, naturelles. On a pu voir toutes ces facettes, et rencontrer des gens aimables et accueillants, goûter les repas typique, la tequila, le mezcal….» se réjouit la Luxembourgeoise Kim Scheiden.
Même avis pour sa compatriote Antoinette Horschet :«Chez eux le folklore est très respecté, tout le pays se déplace pour voir les groupes. Et puis c’était des vacances inoubliables! Les personnes qu’on a rencontrée et qui nous ont accuellies comme leur famille, les petits villages, les grandes pyramides, les mines et ruines qu’on a pu visiter… Je ne vais jamais oublier ça et je pense que je suis pas la seule.»
Romain Van Dyck
Chances et malchances…
Si le bilan reste largement positif, plusieurs participants ont néanmoins émis des critiques sur le festival. Robert Köller, secrétaire général de l’Union Grand-Duc Adolphe (UGDA) et organisateur de ce voyage, les résume : «C’est vrai qu’on a eu quelques conflits avec les organisateurs, notamment au niveau des plannings, qui étaient parfois loufoques.»
Le groupe luxembourgeois a dû parfois batailler pour ne pas dormir dans des hôtels insalubres (payés par les organisateurs du festival), et il a dû subir des attentes interminables pour cinq minutes de représentation… ou alors qu’il se trouvait dans un bus en panne. «Et puis on n’était pas toujours libre de bouger à notre guise. Ils ne voulaient pas que l’on traîne dans les rues. Cela se comprend car il y a une guerre des gangs qui fait des victimes chaque jour. Mais cela a entraîné un manque d’interaction avec les autres groupes.»
Sinon, il partage l’enthousiasme des autres danseurs : «C’était un bonheur de rencontrer les autres formations. D’abord parce que notre groupe avait des facilités linguistiques. On avait une dizaine de nationalités parmi nous. C’est une chance que peu d’autres pays avaient, et c’est représentatif du Luxembourg moderne.»
Le groupe devra encore se réunir le 4 septembre prochain à Steinfort pour une ultime représentation. «Le projet est terminé. Donc tout le monde peut décider de rejoindre les groupes folkloriques existant. Plusieurs ont déjà annoncé vouloir le faire, ce qui est très bien, cela donnera un coup de jeune!»
Les personnes qui désirent les imiter peuvent se rendre sur le site www.folklor.lu ou contacter l’UGDA.