La cour d’assises de la Moselle a condamné, ce vendredi, Khaled Lamri a 20 ans de réclusion criminelle. Le 27 avril 2017, il avait poignardé de 11 coups de couteau Alison Stoquert-Vix avec laquelle il entretenait, une relation depuis 9 ans.
« Dis-leur que je hais mon père, parce qu’à cause de lui mon petit frère n’aura aucun souvenir de notre maman.» C’est par ces quelques mots que Me Émilie Chapuis, conseil des deux fils de la victime, a achevé sa plaidoirie à l’occasion du second jour du procès de Khaled Lamri devant la cour d’assises de la Moselle. Ce quadragénaire, placé en détention provisoire depuis le 29 avril 2017, est accusé du meurtre d’Alison Stoquert-Vix.
Pendant neuf ans, ce jardinier a partagé sa vie entre son foyer, sa femme et ses deux enfants et la victime avec leurs deux enfants. Ce 27 avril 2017, vers 18 h 40, sur le bas-côté de la rue de la Cimenterie à Rombas, il avait commis l’irréparable en poignardant à onze reprises la victime, âgée de 27 ans. Avec un couteau dont la lame mesurait 21 cm, il avait asséné plusieurs coups d’une violence inouïe à la mère de famille, sous les yeux de témoins.
Enfants sous tutelle
«La réalité est toujours différente des images d’Épinal», constate Me Éric Munier, voix des parents de la victime, absents à l’audience. Il évoque «un assassinat avec un incroyable acharnement! Deux minutes pour donner 11 coups de couteau et arriver au but qu’on s’est fixé.» À côté, sur le banc des parties civiles, Me Chapuis parle pour les fils d’Alison. Aujourd’hui âgés de 3 et 10 ans, «ils vivent en famille d’accueil, parce que personne n’a voulu d’eux dans leur famille. Sous la tutelle de l’État, ils sont presque un peu nos enfants à nous tous. Une blessure narcissique a conduit l’accusé à commettre l’irréparable. Les enfants vont grandir amputés de l’amour d’une mère et de la protection d’un père.»
Pour «ce meurtre prémédité, commis de sang-froid devant l’un des enfants du couple, des témoins en plein jour et en pleine rue», Caroline Chope, avocat général, requiert 25 ans de réclusion criminelle et prononce la déchéance de l’autorité parentale sur les deux enfants de la victime. En défense, Me Amadou Cissé plaide «la barbarie des hommes ordinaires», tout en dépeignant l’accusé comme «un homme vulnérable». «Ce n’est pas un monstre que vous avez devant vous, mais un homme ordinaire qui menait une double vie.» Le jury populaire n’a pas retenu la préméditation, et c’est donc pour meurtre et non assassinat que l’accusé a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle.
Delphine Dematte/Le Républicain Lorrain