L’eurodéputée Eva Joly a averti mardi qu’elle saisirait « la première occasion » pour « faire tomber » le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, auquel elle reproche d’avoir accordé des largesses fiscales aux multinationales lorsqu’il était Premier ministre du Luxembourg.
« À la première occasion, je porterai une motion (au Parlement européen, NDLR) pour le faire tomber », a promis l’élue écologiste franco-norvégienne dans un entretien diffusé lundi soir par la chaîne de télévision publique islandaise RUV. Auteure d’un essai réquisitoire sur Jean-Claude Juncker intitulé Le Loup dans la bergerie, Eva Joly reproche au chef de l’exécutif européen d’avoir favorisé des multinationales via une optimisation fiscale à grande échelle pendant sa mandature luxembourgeoise (1995-2003).
Des pratiques qui avaient été mises au jour au travers de la retentissante affaire LuxLeaks, dont le procès en appel des lanceurs d’alertes et ex-employés de la société PwC au cœur du scandale aura lieu du 12 au 21 décembre à Luxembourg.
Ces fuites ont « considérablement affaibli » Jean-Claude Juncker, estime Eva Joly, « parce que tout le monde sait que ce système a été bâti alors qu’il était Premier ministre ». Et l’eurodéputée de marteler, comme elle l’avait déjà confié dans un entretien accordé au Quotidien en mai dernier : « c’est un scandale qu’il dirige la Commission. Nous, les Verts, nous n’en voulons pas ».
Le Quotidien/AFP