La Turquie dira «au revoir» à l’Union européenne (UE) si celle-ci n’ouvre pas de nouveaux chapitres de négociations pour l’adhésion d’Ankara, a déclaré mardi le président Recep Tayyip Erdogan.
«Vous n’avez d’autre choix que d’ouvrir les chapitres que vous n’avez pas ouverts», a lancé M. Erdogan lors d’un discours à Ankara. «Si vous les ouvrez, très bien. Dans le cas contraire, au revoir». Les relations entre Ankara et Bruxelles, houleuses depuis le putsch manqué de juillet en Turquie, se sont fortement tendues pendant la campagne pour le référendum sur le renforcement des pouvoirs de Recep Tayyip Erdogan, en raison de l’annulation de meetings de ministres turcs en Europe.
Le processus d’adhésion de la Turquie à l’UE est dans les limbes depuis plusieurs années, et des progrès semblent peu probables. Depuis le début officiel des pourparlers d’adhésion de la Turquie à l’UE, en 2005, 16 chapitres sur 35 on été ouverts. Le dernier ouvert, en juin 2016, portait sur des questions financières et budgétaires. Malgré les tensions, la Turquie reste un important partenaire de l’UE, notamment dans la lutte antiterroriste et sur le dossier migratoire. Ankara et Bruxelles ont ainsi conclu l’année dernière un pacte qui a permis de réduire drastiquement le nombre de passages clandestins en Grèce depuis les côtes turques.
Le président du Conseil européen Donald Tusk compte avoir une discussion avec le président turc lors d’un sommet de l’Otan le 25 mai à Bruxelles, a indiqué samedi la chancelière allemande Angela Merkel. «D’abord, vous devez vous occuper de ces chapitres, vous devez tenir vos promesses. Après cela, nous nous assiérons à la table. Dans le cas contraire, nous n’avons plus rien à discuter avec vous», a dit Recep Tayyip Erdogan mardi.
Le chef de l’État turc a plusieurs fois évoqué une possible consultation populaire afin de décider de poursuivre ou non le processus d’adhésion à l’UE. Recep Tayyip Erdogan s’est également prononcé en faveur du rétablissement de la peine de mort en Turquie, une mesure qui sonnerait le glas de sa candidature à l’UE.
Le Quotidien/AFP