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Éliminatoires Euro-2020 : la Lituanie pour lancer les adieux au Josy-Barthel


Après la Lituanie, la sélection nationale affrontera l'Ukraine, la Serbie et le Portugal en 2019 au stade Josy-Barthel. (photo Gerry Schmit)

Les hommes de Luc Holtz, bons mais pas renversants en 2018 en Nations League, lancent une nouvelle campagne conçue pour prendre de l’expérience. Et dire adieu au stade Josy-Barthel avec de gros chocs et, si possible, un succès contre la Lituanie, vendredi soir.

Le Josy-Barthel a 88 ans et n’en a plus pour longtemps. Tout au long de l’année 2019, l’Ukraine, la Serbie et le Portugal, monstres classés aux 30e, 31e et 6e rangs mondiaux, vont se succéder sous l’œil désintéressé des tours du quartier de Belair, dans le cadre des éliminatoires de l’Euro-2020.

Mais il n’est pas exclu que ce soir, face à la Lituanie et par la force des choses, l’on puisse assister à la dernière victoire des Roud Léiwen sur cette pelouse, à leur tout dernier but officiel, à leur dernier tour d’honneur. Bref, à une ultime joie collective, là même où Eusébio et le Portugal sont venus s’incliner 4-2 le 8 octobre 1961, là où l’Allemagne de Lothar Matthäus, alors récente championne du monde, a failli venir se fracasser (2-3) le 31 octobre 1990, là où un but de Dan Da Mota aurait pu couler par le fond une autre génération de la Seleção, celle de «CR7» (1-2) le 7 septembre 2012…

Un stade national, ce n’est pas juste quelques briques tenues ensemble par du béton décrépi avec quelques gradins poussiéreux posés dessus. Acceptons de sortir les violons : il y résonne un peu l’âme d’un pays, son rapport au sport roi et à ses grandes heures. Il nourrit encore les souvenirs de supporters qui reviennent s’entasser dans le froid, sans toit au-dessus de la tête, depuis des décennies, dans l’espoir que cela n’est pas vain.

La FLF a ainsi vendu plus de 2000 abonnements pour les derniers râles de son enceinte honnie, et si c’est en grande partie dû aux présences, dans ce groupe B, des équipes serbe et lusitanienne. Luc Holtz et ses gars ne doivent pas rater l’occasion, ce soir, de faire un dernier petit plaisir à leurs supporters massés sur ces gradins hors d’âge, un an avant de changer de lieu et de dimension.

«Rompre ce lien ne me dérange pas»

Dans cette sélection, personne ne regrettera le Barthel, qui force Holtz et son groupe à laisser une dizaine de personnes hors d’un vestiaire exigu pour les causeries. «Peut-être que cela m’affectera un peu lors du dernier match, mais pour l’heure, rompre ce lien dans un an ne me dérange pas», a dit le sélectionneur, péremptoire.

Reste à honorer un peu ce lieu. Face à l’Ukraine, la Serbie et le Portugal, c’est à un miracle que les suiveurs de cette sélection espéreront assister. Mais les temps changent. Face à la Lituanie, ils viendront assister à un succès.

Le sélectionneur a nié que ses gars soient les favoris de ce match, jeudi. «On est sortis du dernier pot au tirage, donc a priori, ils nous sont supérieurs. Chaque point pris sera une grosse performance. Non, ce sont même eux, les Lituaniens, les favoris.»

On veut bien, mais ces favoris-là n’ont plus gagné depuis un an et viennent de changer de sélectionneur, qui n’a qu’un petit stage de trois jours et un amical contre l’Eintracht Trèves (victoire 1-0) pour se faire une idée de ce qu’il va ou doit mettre en place. Holtz admet que «c’est difficile», qu’il «faut un certain temps pour mettre en place un système adapté. Mais à eux de le faire, on est quand même à la maison!»

Le Barthel en est encore une, de maison, même si elle n’est pas accueillante. Autant y régner en maître dès vendredi soir, ce sera déjà une grosse partie du boulot de faite pour cette campagne qui s’annonce hautement compliquée.

Julien Mollereau

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