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Differdange : Un raz-de-marée pour les verts


Roberto Traversini, pour le moins ému. (photo Hervé Montaigu)

Roberto Traversini est le grand vainqueur des élections. Son parti passe de trois à sept conseillers, une progression spectaculaire dont l’amplitude est totalement inattendue.

La section differdangeoise de déi gréng s’était établie au chalet des scouts de Niederkorn. Il y avait du passage, des éclats de rire : pas de doute, les écologistes savouraient la conquête de la troisième ville du pays.

Lors de l’inauguration de la nouvelle rocade, jeudi dernier, Roberto Traversini livrait : «Plus, je ne peux pas faire. Si tout le travail effectué en 15 années de responsabilités pour Differdange ne suffit pas aux électeurs, je ne sais pas quoi faire…»

À l’époque, le stress était visible. Dimanche, ces moments de doute étaient effacés : les verts ont réussi leur dimanche au-delà de toutes les espérances. «Nous avions trois sièges. Avec cinq, ça aurait été une magnifique réussite, mais en avoir sept, c’est magnifique!», lance l’échevin Georges Liesch.

Roberto Traversini a réussi un coup de maître, en obtenant un score comparable à celui de Claude Meisch lors des grandes années du DP dans la Cité du fer. Si tout le monde s’attendait à ce que les libéraux payent les atermoiements qui leur ont coûté la place de bourgmestre en 2014, personne ne s’attendait à ce que le report de voix se fasse entièrement vers les écologistes. C’est mathématique : déi gréng ont gagné les cinq sièges que le DP a perdus.

«On disait que j’avais eu de la chance»

«Je suis extrêmement content, non seulement pour moi, mais surtout pour mon équipe, soufflait le bourgmestre, ému. Differdange est ma ville et les électeurs ont massivement montré qu’ils souhaitaient que j’en reste à la tête.» Volontairement rassembleur, il a d’ailleurs tenu à souligner qu’il «avait besoin de tout le monde».
Le député-maire n’a toutefois pas pu s’empêcher de glisser une pique au passage, en assurant avoir la volonté «de mettre tous les habitants ensemble et de ne pas les diviser, comme d’autres ont pu le faire. C’est ce qui a fait la grande différence».

Cette victoire, avance-t-il, va lui donner une légitimité qui pouvait être jusque-là discutée. «On me disait parfois que j’étais là uniquement parce que le DP avait implosé et que j’avais eu de la chance. Dorénavant, je serai à la tête de la commune parce que les électeurs l’ont voulu et pour aucune autre raison.»

Hier soir, au quartier général des verts, l’ambiance était évidemment à l’euphorie. Mais lorsque Georges Liesch se projetait un peu dans le futur, il reconnaissait l’ampleur de la tâche qui s’annonçait devant eux. «Les électeurs nous ont montré à quel point ils avaient confiance en nous, il ne faudra pas les décevoir! Nous avons la pression!» Il soulignait également la place qu’allaient prendre les écologistes dans les différentes commissions de la commune, puisqu’elles sont attribuées proportionnellement au résultat des élections. «Il va falloir beaucoup de personnes et nous ouvrirons les portes à ceux qui veulent s’engager pour Differdange et qui ont nos valeurs, peu importe qu’ils soient membres du parti. Nous aurons besoin de travailler avec toutes les personnes de bonne volonté.»

Erwan Nonet

La coalition se fera avec le CSV

Une fois les résultats définitifs arrêtés, un peu avant minuit, Roberto Traversini et Tom Ulveling (CSV) se sont rencontrés pour la deuxième fois de la soirée. Cette fois, le bourgmestre a officiellement proposé à son échevin de créer une nouvelle coalition à deux.

Et pourquoi pas avec les socialistes? «Parce que le LSAP a perdu 4 % par rapport aux dernières élections alors que le CSV, au contraire, progresse. Cela fait quatre ans que nous travaillons ensemble, nous connaissons nos qualités et nos défauts, c’est un choix logique», argumente Roberto Traversini.
Tom Ulveling, lui, jubile. Il ne s’attendait pas à réussir une telle performance et gagner un siège. «Nous n’avons jamais eu une aussi belle équipe, nous comptons même douze nouveaux!» Il est persuadé que cette coalition sera une réussite : «Il n’y a pas de casus belli entre les verts et nous, seulement des détails à affiner.»
Les discussions débutent mardi, sauf surprise, elles devraient vite aboutir.

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