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Differdange : un plan pour relancer le petit commerce


Pour enrayer le départ des commerces, la commune les rachète. (illustration Editpress)

Et si la revitalisation des centres-villes passait par le rachat par les communes des commerces disponibles ? Differdange, dont les finances sont au vert, en fait le pari.

Toutes les villes moyennes ont le même problème : comment garder son centre-ville attractif, tant pour les commerçants et les artisans que pour la population, résidente ou de passage ? Un peu partout, les magasins ferment, les enseignes se succèdent sans qu’aucune ne parvienne à s’imposer et, au final, celles qui tiennent sont souvent des franchises que l’on retrouve un peu partout, y compris dans les galeries des grands centres commerciaux de périphérie. Differdange n’y coupe pas et la venue d’Auchan à la porte du centre-ville pousse la commune à se pencher sur la question.

Le bourgmestre Roberto Traversini (déi gréng) veut poursuivre une voie dans laquelle Differdange s’est déjà lancée : racheter des commerces ou reprendre des baux commerciaux lorsque les propriétaires ne sont pas vendeurs pour les mettre sur le marché à des prix décents, tout en choisissant les futurs locataires.

«Lorsque l’on parle à des commerçants ou des artisans, la première question porte sur le loyer et c’est bien logique tant ils sont souvent excessifs, assure-t-il. Cela fait 15 ans que je dis que le seul moyen de se sortir de cette spirale est dans les mains des communes. Il faut agir et ne pas tout laisser dans les mains du marché, nous devons nous engager.»

Un restaurant et un magasin

Les locataires ne se font pas prier : «Nous calculons notre amortissement sur 20 ans, alors que les promoteurs visent une rentabilité sur dix ou douze ans, explique Roberto Traversini. Grâce à ce principe, les loyers que nous proposons sont forcément beaucoup plus accessibles.»

Differdange avait déjà acquis deux commerces dans la zone piétonne – «un de 120 m² que l’on loue 900 euros par mois et un autre de 80 m² à 700 euros» –, il vient d’en acquérir deux autres mercredi. L’investissement le plus conséquent est celui de l’ancien restaurant Ikkuvium (290 m² et 100 m² de réserve), sur la place du Marché, tout près du Petit Casino que la commune a également repris. «Nous avons racheté les murs pour 700 000 euros et le fonds de commerce pour 50 000 euros», indique Roberto Traversini qui veut trouver un nouveau locataire pour faire tourner un établissement «indispensable pour créer de la vie sur la place».

La seconde adresse désormais dans le portefeuille de Differdange est un magasin de 300 m² situé sur l’avenue Charlotte, à deux pas de la place du Marché, acquis pour 610 000 euros. «Nous avons déjà des candidats pour le reprendre, se félicite l’écologiste. Cet espace pourrait accueillir un magasin de sport ou de cycles, un fabricant de rideaux artisanal… Nous allons bientôt décider.»

Lors du premier conseil communal de l’année, mercredi, les élus ont validé l’achat de ces deux nouveaux commerces. Roberto Traversini avait un argument massue pour enfoncer le clou : «Nous payons 3,7 millions d’euros par an pour rembourser les emprunts, mais nous recevons en même temps 4 millions de loyers, nous pouvons nous permettre ces acquisitions.»

Erwan Nonet

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