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Départ du patron de la PJ : Schneider met les points sur les « i »


"Il est inconcevable que le directeur de la PJ s'arrange avec les syndicats contre son directeur général et contre son ministre", justifie Étienne Schneider. (Photo Jean-Claude Ernst)

Jeff Neuens, directeur démissionnaire de la police judiciaire a «torpillé le texte en s’adressant aux syndicats», alors que Martine Solovieff, procureur général d’État, a envoyé les mêmes critiques, mais au ministre. De toute façon, aucun des deux n’avait le bon texte entre les mains et l’affaire avait été réglée dès mercredi dernier.

La question parlementaire de Gilles Roth et de Laurent Mosar pour le CSV n’a pas tardé. Le président de la Chambre des députés n’a cependant pas retenu son caractère urgent. Sans doute parce que cette affaire relève d’une «erreur matérielle vite résolue» selon le ministre de la Sécurité intérieure, Étienne Schneider. Ce dernier démarre mal ses vacances puisqu’il est harcelé de toutes parts depuis l’annonce de la démission du directeur de la police judiciaire (PJ), Jeff Neuens, révélée par la radio 100,7 en fin de semaine dernière. Le directeur a bien démissionné après avoir reconnu un comportement jugé «inacceptable», par le ministre Schneider. Joint par téléphone, ce dernier a répondu à nos questions dans l’espoir de pouvoir clore ce chapitre douloureux autour de la réforme de la police grand-ducale.

Le procureur général d’État, Martine Solovieff, vous a envoyé un courrier dans lequel elle se dit « consternée » par le texte de la réforme qui lui a été adressé, comme le révèle le Wort. Le directeur de la PJ, Jeff Neuens, rejoignait ses critiques. Que s’est-il passé ?

Étienne Schneider : Le procureur général d’État m’a fait parvenir un courrier le 27 juillet dans lequel elle se disait effectivement consternée et je la comprends ! Elle avait entièrement raison dans la mesure où l’avant-projet de loi qu’elle avait entre les mains ne tenait pas compte des accords que nous avions conclus ensemble. Dès réception de ce courrier j’ai contacté le ministre de la Justice, Félix Braz, pour lui dire que nous allions évidemment respecter ce que nous avions négocié et que le texte serait amendé avant le Conseil de gouvernement de vendredi. Donc mercredi, la veille de la dernière rencontre avec les syndicats de la police, tout était rentré dans l’ordre.

Le directeur de la PJ, Jeff Neuens, a lui aussi réagi par rapport à ce texte non amendé que personne ne lui a fait parvenir d’ailleurs…

Je ne suis pas responsable des envois, mais j’avais effectivement demandé au directeur général de la police de ne pas le diffuser trop largement pour ne pas qu’il fuite dans la presse avant le Conseil de gouvernement. Le directeur général a estimé alors qu’il ne devait pas le transmettre aux directeurs des différents services ce qui était peut-être trop consciencieux, mais si Jeff Neuens avait voulu obtenir le texte, il lui suffisait de me contacter comme il le fait souvent et je lui aurais adressé l’avant-projet de loi sans problème. Si je l’envoie aux syndicats, je peux l’envoyer aux directeurs, mais encore une fois ce n’est pas moi qui m’occupe de la diffusion. De la même manière, je n’ai pas relu tous les détails contenus dans les règlements qui ne contenaient pas les mises à jour. Ce que je reproche à Jeff Neuens, c’est d’avoir torpillé le texte en s’adressant aux syndicats et surtout en demandant au procureur général d’État d’influencer les syndicats. Il est inconcevable que le directeur de la PJ s’arrange avec les syndicats contre son directeur général et contre son ministre.

Quid des 116 pages du rapport rédigé par le groupe « police judiciaire » dans le cadre de cette réforme et qui se résumerait à une page et demie dans l’avant-projet de loi ?

Le procureur général d’État, Martine Solovieff, avait demandé elle-même de ne pas entrer dans les détails afin de laisser le champ libre au comité d’accompagnement d’organiser le fonctionnement de la PJ et de confectionner les règlements grand-ducaux qui transposeraient les idées contenues dans les 116 pages du rapport.

Pourquoi alors cette soudaine opposition dans les rangs de l’Association professionnelle de la police judiciaire (APPL) ?

L’APPL voulait que tout soit prévu dans la loi parce qu’elle craignait le comité d’accompagnement. Il faut dire qu’un tel comité avait déjà été mis en place, mais il n’a jamais fonctionné pour ainsi dire donc rien ne s’est fait. Mais nous mettons en place un autre comité d’accompagnement sous la présidence du procureur général d’État et le directeur de la police judiciaire en est membre.

Entretien avec Geneviève Montaigu

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