Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Le comité exécutif de déi gréng a annoncé ce mercredi après-midi nommer Joëlle Welfring comme nouvelle ministre de l’Environnement. Elle doit succéder à Carole Dieschbourg qui a démissionné vendredi en raison du rebondissement judiciaire de l’affaire Gaardenhaischen.
Déi Gréng ont annoncé ce mercredi, à très court terme, avoir choisi Joëlle Welfring (47 ans) pour succéder à Carole Dieschbourg au poste de ministre de l’Environnement.
La future membre du gouvernement venait seulement de reprendre, le 1er avril dernier, la direction de l’administration de l’Environnement et était donc une des plus proches collaboratrices de la ministre démissionnaire. Carole Dieschbourg aurait d’ailleurs entrepris en personne la démarche pour demander si Joëlle Welfring pourrait s’imaginer prendre sa succession en tant que ministre.
Assermentation prévue pour lundi
Joëlle Welfring correspondrait parfaitement aux critères définis par déi gréng, souligne la coprésidente Djuna Bernard : «Nous avons en tant que parti une grande responsabilité de confier la poursuite des travaux au ministère de l’Environnement à une personne qui possède les compétences nécessaires. De manière idéale, elle doit partager nos valeurs écologiques que sont le climat, l’inclusion ou encore l’équité».
Selon le vice-Premier ministre, François Bausch, le choix fait est «excellent». La nomination a eu le don de convaincre le comité exécutif du parti, l’ayant validé ce mercredi midi à l’unanimité. Au passage, déi gréng continuera à respecter la parité de son équipe gouvernementale. Au-delà de cet aspect, «l’arithmétique du parti n’a pas joué de rôle majeur. La priorité était de trouver la personne disposant des bonnes compétences», souligne Meris Sehovic, le coprésident de déi gréng.
Un congrès extraordinaire, convoqué pour ce samedi, devra néanmoins encore confirmer Joëlle Welfring comme nouvelle ministre de l’Environnement. En cas de feu vert, elle devrait être assermentée dès lundi par le Grand-Duc Henri.
Experte en sciences de l’environnement
Joëlle Welfring, originaire d’Esch-sur-Alzette, a réalisé une longue carrière professionnelle dans le domaine de l’environnement. Elle dispose d’ailleurs d’une maîtrise en biochimie et d’un master en sciences de l’environnement.
Après avoir longtemps travaillé au Centre de recherche public Henri-Tudor (1999-2014), elle est nommée en 2014 directrice adjointe de l’Administration de l’environnement. Comme évoqué plus haut, elle a succédé début avril au directeur Robert Schmit, parti à la retraite.
«Pas de problème éthique»
Ces derniers mois, Robert Schmit avait notamment fait l’objet de critiques dans les dossiers Superdreckskëscht (SDK). Dans la foulée de l’audit réalisé sur la gestion des déchets spéciaux par la SDK, le directeur de l’Administration de l’Environnement a annoncé faire valoir ses droits à la retraite.
Joëlle Welfring ne voit pas de problème «éthique» de passer de haut-fonctionnaire à ministre. «L’administration dispose d’un directeur adjoint qui va prendre le relais au niveau de la gestion. Il dispose d’une équipe renforcée qui compte entretemps 130 personnes», explique la directrice sortante. Elle estime également que sa présence dans les dossiers ayant contribué à la chute de Carole Dieschbourg ne va pas impacter l’élucidation des affaires en cours.
Prête à se présenter aux législatives
La future ministre est depuis ce mercredi membre de déi gréng et se dit prête à se présenter aux législatives de 2023 sur la liste sud du parti.
Déi gréng imitent avec le choix de Joëlle Welfring le DP. Les Libéraux avaient décidé fin novembre de nommer avec Yuriko Backes, une autre ancienne haute-fonctionnaire, comme nouvelle ministre des Finances. L’ancienne maréchale de la Cour avait, elle aussi, acceptée le jour même de sa nomination d’intégrer officiellement les rangs du DP et signalé sa volonté de se présenter aux élections de 2023.
La démission de Carole Dieschbourg
Carole Dieschbourg avait annoncé vendredi sa démission comme ministre de l’Environnement à la suite du rebondissement judiciaire dans l’affaire Gaardenhaischen. La Chambre des députés continue à étudier le dossier remis par la justice. La désormais ex-ministre risque toujours faire l’objet d’une procédure parlementaire.
Depuis le début de cette législature, en 2018, le gouvernement Bettel II a déjà connu quatre remaniements majeurs. Les plus récents datent de janvier avec donc Yuriko Backes venue remplacer Pierre Gramegna à la tête du ministère des Finances. Dans le camp socialiste, Georges Engel et Claude Haagen ont également succédé en janvier à Dan Kersch et Romain Schneider comme ministres du Travail et des Sports pour le premier, et comme ministres de la Sécurité sociale et de l’Agriculture pour le second. En février 2020, le socialiste Franz Fayot avait repris des mains d’Étienne Schneider le ministère de l’Économie. Finalement, Henri Kox (déi gréng) a été assermentée en octobre 2019 comme nouveau membre du gouvernement en remplacement de Félix Braz, victime deux mois plus tôt d’un grave accident cardiaque. S’y ajoutent plusieurs redistributions de portefeuille, dont un triple remplacement aux postes des vice-Premiers ministres. En octobre 2019, François Bausch (déi gréng) succède à Félix Braz. En février 2020, Dan Kersch (LSAP) succède à Étienne Schneider, avant que, en janvier 2022, Paulette Lenert (LSAP) prenne la relève de Dan Kersch.
1 carte du parti en 1 jour, la carriériste !!! ???