Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
La Caritas Corona-Helpline, service d’aide sociale pour les personnes en difficulté en raison de la crise du coronavirus, a permis à plus de 300 personnes qui n’arrivent plus à joindre les deux bouts de formuler une demande d’aide, selon un communiqué de l’organisme caritatif.
Le chiffre fourni par Caritas ce mardi appuie la pertinence vitale de la mise en place de cette assistance téléphonique au début du mois d’avril. Elle était destinée, disait alors la Caritas, à fournir une aide sociale «pour tous ceux qui en ces moments de crise ont du mal à payer leurs courses, leur loyer, leurs factures ou leurs dettes et qui se sentent seules avec leurs problèmes».
Les victimes collatérales du confinement sont donc nombreuses et Caritas dresse un constat frappant : «La plupart des personnes s’adressent pour la première fois de leur vie à une organisation caritative.» Jusqu’à présent, «elles réussissaient à survivre grâce à l’accumulation de petits boulots, aux missions d’intérim à durée limité, aux pourboires qui s’ajoutaient à leur petit salaire».
À travers ces 300 personnes qui ont fait appel à son aide, la Caritas nous dresse un portrait de cette population devenue aujourd’hui nécessiteuse et où toutes les gradations de la gêne financière sont représentées : «La grande majorité arrive encore à payer le loyer et les factures, mais il ne lui reste ensuite plus rien pour acheter de quoi manger.» Plus mal lotis encore sont ceux qui «se retrouvent dans des situations plus dramatiques, ne pouvant même plus payer leur loyer ou leurs factures». Enfin, en bas de cette échelle de la misère, on retrouve les personnes «en situation irrégulière et qui n’ont plus aucune ressource du tout».
De tristes perspectives
Grands pourvoyeurs d’emplois aujourd’hui en rade : les secteurs de la construction, de la restauration et de l’intérim «sont particulièrement représentés parmi les personnes qui ont contacté Caritas Luxembourg pour avoir une aide d’urgence», note l’organisme caritatif.
À toutes ces personnes aujourd’hui dans le besoin, Caritas Luxembourg fournit, «en concertation avec l’office social de leur commune, une aide financière d’urgence pour payer leur loyer ou une facture, leur donne accès aux épiceries sociales pour faire leurs courses, distribue à ceux et celles qui ont des besoins spécifiques des bons d’achat, oriente les personnes qui ont des difficultés à se loger vers son service logement et d’autres services compétents, essaie de régulariser la situation de personnes sans-papiers, etc.».
La Caritas affiche son pessimisme quand à l’évolution de la situation : elle «s’attend à ce qu’encore plus de personnes la contactent pour avoir de l’aide». Citée dans le communiqué de la Caritas Luxembourg, Marie-Josée Jacobs, sa présidente, souligne que «beaucoup de personnes avaient quelques petites économies de côté pour les imprévus. Quand celles-ci seront épuisées, et cela ne tardera malheureusement pas à être le cas, ces personnes auront besoin de soutien.» Elle avance aussi que «beaucoup de personnes ne seront touchées que d’ici quelques semaines ou mois, quand les entreprises pour lesquelles elles travaillent ne pourront plus les garder».
LQ
La Corona-Helpline peut être contactée par courriel à helpline@caritas.lu ou par téléphone au 40 21 31-999. L’aide est fournie en 10 langues.