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[Conference League] Le grand gâchis differdangeois, renversé par Ljubljana


Les Differdangeois, en particulier Bertino, ont pourtant les occasions de tuer le match.... (Photo Jeff Lahr)

Rejoint à dix minutes du terme et en infériorité numérique pendant plus d’une demi-heure face à l’Olimpija Ljubljana, Differdange a fini par perdre en prolongation (1-2) une rencontre qu’il aurait dû plier, jeudi soir au 2e tour retour de la Conference League.

Pedro Resende avait exhorté ses hommes à se montrer «encore plus forts» qu’à l’aller en Slovénie (1-1), et soyons clairs : devant un stade municipal archi-comble, ils l’ont été. Longtemps plus forts, aussi, qu’une Olimpija Ljubljana pourtant favorite de cette double confrontation, et logiquement attendue, en vain, à un niveau bien supérieur que jeudi dernier. Le seul tort des Differdangeois ? Ne pas avoir définitivement achevé des Dragons (le surnom de l’équipe slovène) longtemps à l’agonie, et revenus à dix minutes du terme pour arracher une prolongation fatale au FCD03. Quel gâchis…

Si Albert Riera avait troqué son 4-3-3 de l’aller pour un 3-4-1-2 dans lequel l’habituel capitaine et maître à jouer Timi Elsnik n’avait pas le droit de cité, Pedro Resende, lui, n’avait rien changé par rapport à la semaine dernière. Ses joueurs non plus : entrés de manière décomplexée dans la partie, prompts à s’engouffrer dans le moindre espace laissé par l’Olimpija, à l’image de cette projection collective rapide conclue par un tir trop écrasé d’Oliveira, les Differdangeois ont, comme à l’aller, ouvert le score dès la 9e minute.

À la réception d’un coup franc de Trani, ingérable dans la première demi-heure (deux jaunes occasionnés), Bedouret a placé une tête puissante qui a laissé Vidovsek pantois (1-0, 9e). Et assommé les Slovènes, sans grandes idées avec le ballon, et systématiquement dépassés dès sa perte dans le premier acte. C’était le moment d’en profiter, mais Trani a vu sa frappe freinée alors qu’Oliveira traînait seul à droite (17e), puis Oliveira, décalé cette fois par Trani, a vu sa volée repoussée par Vidovsek sur sa ligne (18e).

Bertino, symbole du manque de réussite

Frustrant ? Pas autant que ces trois énormes occasions à mettre au crédit de Bertino, qui a d’abord vu sa tête, à la réception d’un coup franc de… Trani rebondir deux fois sur la barre (24e), puis a trop croisé du droit dans la surface face à Vidovsek (26e), avant de buter sur le portier slovène, du gauche à l’entrée des 16 mètres, alors qu’il avait pris la défense de vitesse (30e).

Que pouvait bien faire l’Olimpija pour freiner la machine differdangeoise ? Ses joueurs, réclamer en vain un penalty, autour de la demi-heure de jeu. Ses supporters, massés sans surveillance derrière la main courante, à une distance anormalement proche du terrain, eux qui s’étaient déjà fait remarquer à l’aller, balancer une bière sur Geoffrey Franzoni, qui passait par là pour effectuer une touche. Malin.

Mais si leur attitude a entraîné le déploiement d’un cordon de stadiers, rien n’a été fait, sur le pré, pour contenir Trani ou Bertino, et la pause était sans doute la meilleure chose qui pouvait arriver à ces Dragons éteints. Ceux-ci auraient pu l’être définitivement dès le retour des vestiaires si Oliveira, à bout portant, n’avait pas envoyé au-dessus ce centre fuyant de Lempereur (48e).

À défaut, cette énième alerte a sonné leur réveil, et c’est une nouvelle fois à ce moment du match que les hommes d’Albert Riera ont connu leur temps fort. Traditionnellement, une telle maladresse offensive, cela finit par se payer. Mais Kvesic n’a cadré ni dans la surface, ni en dehors (50e, 54e), pas plus que Milovic, de la tête sur un corner de la droite (51e), un scénario rappelant encore curieusement son but de l’aller.

Seslar épargné, Milovic sans pitié

Moins imperméable, l’arrière-garde differdangeoise s’est aussi, dans ce laps de temps, totalement fissurée sur cette passe dans l’intervalle de Doffo, qui a offert à Nukic un duel avec Cappa, remporté par le portier du FCD03 (53e), déjà précieux à Ljubljana. La comparaison s’arrête là : même au cours d’une deuxième période compliquée, les hommes de Pedro Resende se sont offert pas mal d’incursions dans le camp slovène.

La plupart se sont achevées sur des tentatives lointaines dévissées, mais deux d’entre elles auraient pu aboutir au break si Bertino, en bout de course et en position très excentrée, avait un peu moins redressé le ballon (69e), ou si Vidovsek n’avait pas réagi à temps sur ce tir caché d’Almeida (71e).

D’autant plus rageant que Cappa, masqué, n’a lui pu esquisser le moindre geste quand Doffo a pris sa chance à 18 mètres et sanctionné cette perte de balle de Franzoni (1-1, 80e). Et que Maazou, coupable d’un tacle totalement irresponsable trois minutes seulement après son entrée, a contraint les siens à jouer les prolongations à dix.

Longtemps pauvres en occasion, celles-ci ont été l’occasion d’apprendre qu’en Angleterre, pousser un ramasseur de balle comme l’a éhontément fait Svit Seslar n’est pas forcément synonyme de rouge. Pas avec Monsieur Attwell en tout cas. Lourd de conséquences : en supériorité numérique jusqu’au bout, l’Olimpija a pu se découvrir davantage que le FCD03, ce dont Milovic a profité pour s’inviter aux avants-postes, couper au premier poteau un centre de Krefl (1-2, 112e) et briser le rêve differdangeois. Dur, très dur…

Simon Butel

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