Alors que le projet de loi de financement du nouveau CHL Centre est enfin sur les rails, le directeur général de l’établissement fait le point sur ce projet pharaonique dont le budget frôle désormais les 821 millions d’euros.
Huit ans après avoir donné son feu vert à la construction du nouveau CHL Centre, le Conseil de gouvernement vient d’approuver, ce 29 avril, le projet de loi détaillant le financement de l’infrastructure, dont le budget atteint désormais les 821 millions d’euros, soit plus du double des 364 millions projetés en 2014.
Cette année-là, la direction du Centre hospitalier de Luxembourg (CHL) décidait d’abandonner son idée d’agrandir et de rénover les installations existantes, au profit d’un tout nouveau bâtiment : «On a dû se rendre à l’évidence : transformer l’hôpital tout en continuant d’accueillir des patients était difficilement concevable», justifie le docteur Romain Nati, directeur général du CHL.
«Le bâtiment actuel souffre de certains manquements, au niveau consommation énergétique, les réseaux électriques et sanitaires qui sont vieillissants et doivent être remplacés, nous avons aussi besoin de mieux organiser les flux, d’accentuer le virage ambulatoire, et d’optimiser nos coûts de fonctionnement», poursuit-il.
Une surface de 55 000 m2
D’une surface totale de 55 000 m2, l’immeuble de 12 étages qui sortira de terre pile là où se trouvait l’ancienne maternité (voir le plan ci-contre), regroupera toute l’activité clinique dispensée aujourd’hui sur le site d’Eich et dans le bâtiment historique. Il disposera de 474 lits contre 579 aujourd’hui, dans des chambres individuelles pour la plupart, et de 18 blocs opératoires, soit quatre de plus.
L’Institut national de chirurgie cardiaque et de cardiologie interventionnelle (INCCI) y sera également transféré. Après le déménagement, les anciens locaux seront désaffectés, et seules les annexes 1 et 2 seront maintenues, pour héberger les services administratifs, des chambres de garde, des salles de formation, de kinésithérapie et le laboratoire de l’hôpital.
L’État débourse 555 millions d’euros
Du côté des nouveaux équipements et appareils médicaux, financés à hauteur de 75 millions d’euros par l’État, sur les 555 millions de l’enveloppe totale accordée pour le projet, Romain Nati annonce notamment «un agrandissement du centre national PET, avec l’acquisition d’un deuxième PET-CT, qui nécessitera un changement de la loi».
Et d’autres innovations sont attendues : «On souhaite aussi exploiter un PET-IRM à l’avenir, en complément de l’IRM au niveau du bloc opératoire, et le nombre de nos appareils d’angiographie, pour ne citer que ceux-là, sera augmenté», ajoute-t-il. Quant au service des urgences, souvent décrié, il pourra prendre en charge jusqu’à 315 patients par jour au lieu de 200 actuellement.
Enfin, le covid étant passé par là, le projet initial a été passé au crible pour s’assurer qu’il réponde bien aux besoins en cas de nouvelle pandémie : «Le futur bâtiment nous permettra de compartimenter l’hôpital, et ce, de façon modulable, pour s’adapter à l’évolution des pics de contamination. On pourra organiser efficacement l’isolement des patients», précise le directeur général.
Début des travaux en fin d’année
Si les travaux de terrassement du nouveau CHL Centre devraient démarrer dès la fin de cette année, il faudra encore patienter jusqu’à 2028 – au minimum – pour profiter de ses nouvelles installations.
- 2014 : feu vert du Conseil de gouvernement pour le nouveau CHL Centre
- 2016 : le groupe 4bunt remporte le concours pour la réalisation
- 2018 : l’avant-projet sommaire est adopté
- 2022 : vote du projet de loi pour le financement, début des travaux de terrassement
- 2028 : mise en service du nouvel hôpital
Au nord comme au sud : «Les dossiers avancent»
Le premier coup de pelle du CHL Centre marque une étape importante dans la prise en charge médicale des patients de tout le pays, tandis que les 600 lits et 120 000 m2 du Südspidol se font attendre dans le Bassin minier, après le limogeage de l’architecte autrichien en charge du chantier.
«Le dossier avance. Ce n’est pas évident quand on doit changer de partenaire en cours de route», note la ministre de la Santé, qui dit accorder «toute confiance» au nouveau directeur général du CHEM pour mener ce projet titanesque à bien. Un appel d’offres pour trouver le nouveau maître d’œuvre a été lancé en mars dernier. La date d’ouverture de l’hôpital est projetée pour 2030.
Au nord, concernant l’ouverture des urgences pédiatriques, «les travaux avancent là aussi», selon Paulette Lenert, qui souligne que «de nombreux paramètres entrent ici en ligne de compte», parmi lesquels la rémunération des gardes assurées par les pédiatres. «Nous avons plusieurs dossiers qui brûlent en parallèle, dont celui-ci, qui entre maintenant dans sa dernière ligne droite. D’ici l’été, beaucoup de choses devraient être clarifiées», affirme-t-elle.