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Black Friday : «Tout le monde est gagnant, commerçants et clients»


Le Black Friday a lieu le vendredi 26 novembre cette année. (illustration AFP)

Tradition américaine qui s’est mondialisée avec l’accès à internet, l’évènement shopping du Black Friday va dynamiser les commerces, physiques et numériques, comblant les consommateurs et les commerçants.

Impossible de passer à côté du Black Friday, l’évènement shopping du mois de novembre à quelques encablures des fêtes de fin d’année. La tradition, née dans les années 50 (le terme serait apparu pour la première fois en 1951), se déroule le lendemain de la fête de Thanksgiving et donne le coup d’envoi de la période des achats de fin d’année.

Au fil des ans, la tradition américaine a fait des émules en Europe et dans le monde entier, notamment grâce à l’évolution de l’accès à internet et du e-commerce. Mais les commerçants «traditionnels» ont également emboîté le pas afin de concurrencer l’e-commerce. «C’est devenu une tradition également ici. Les commerçants se sont adaptés et y participent, souligne Astrid Freis, la présidente de l’Association des commerçants, artisans et industriels de la ville d’Esch-sur-Alzette. Tout le monde est gagnant, commerçants et clients. Pour les commerces, c’est aussi le moyen d’attirer du monde. L’année dernière, le Black Friday avait très bien fonctionné pour les commerces d’Esch-sur-Alzette. Cette année, nous espérons que le temps sera de la partie, car il n’est jamais très agréable de faire du shopping sous la pluie.»

Un évènement qui prend de l’ampleur

D’ailleurs, les commerçants ont déjà commencé à afficher dans les vitrines des panneaux avec des réductions allant de -30 à -50% pour le Black Friday.

Dans la capitale, le Black Friday prend également de l’ampleur. «Nous remarquons que cette année, les actions se sont étendues sur la durée et certains font désormais plusieurs jours, voire une semaine entière, d’actions spéciales. La plupart des commerçants des quartiers Centre et Gare de la Ville de Luxembourg participent au Black Friday. Nous notons une hausse de la participation des commerçants au fur et à mesure des années», précise l’Union commerciale de la ville de Luxembourg (UCVL). Et d’ajouter : «Le Black Friday est un effet de mode. Les clients sont très friands du Black Friday. Cet évènement commercial est attendu avec une grande impatience et les campagnes de communication du Black Friday sont de plus en plus importantes. Ceci montre que l’engouement est bel et bien là. Nous avons constaté un essoufflement des soldes avant même l’émergence du Black Friday au Grand-Duché. Désormais, il y a davantage d’engouement pour des actions « flash » sur une courte période.»

Un jour comme les autres pour certains

Du côté des consommateurs, c’est également un moment attendu, voire même préparé, comme l’explique Déborah, une résidente travaillant à Luxembourg : «Je vais faire le Black Friday. L’année dernière, je voulais acheter depuis plusieurs mois un aspirateur robot et j’ai attendu le Black Friday pour profiter d’une réduction du prix. Parfois, ça vaut le coup d’attendre.» La jeune femme explique également qu’elle va «profiter de l’évènement pour commencer (s)es achats de Noël, sur internet et dans les commerces locaux».

Pour Arthur, le Black Friday est une question d’opportunités. «Je ne l’attends pas vraiment. J’ouvrirai mon application Amazon demain et je regarderai s’il y a quelque chose qui me plaît. S’il y a une bonne promotion, il y a des chances pour que je commande. Mais ce sera un jour comme les autres pour moi. Aujourd’hui, avec internet, il y a des promotions tous les jours», assure cet Eschois.

De manière générale et selon les experts, les prévisions sont optimistes pour cette saison, qui peut représenter jusqu’à 30% du chiffre d’affaires annuel de certains commerces.

Mais c’est surtout sur internet que les géants du commerce en ligne attendent une frénésie d’achats. Il faut dire qu’en plus de pouvoir pratiquer de très gros rabais, les géants du secteur vont également pouvoir profiter du «Cyber Monday», le lundi suivant le Black Friday dédié uniquement à des promotions en ligne. Rien que sur internet, les ventes devraient atteindre 1,7 milliard d’euros sur les quatre jours allant du «Black Friday» au «Cyber Monday», a estimé la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad) en France.

À noter que si le Black Friday se déroulera vendredi, de nombreuses enseignes et sites internet pratiquent déjà des promotions depuis le début de la semaine.

Jeremy Zabatta

Greenpeace souhaite un boycott

L’association de défense de l’environnement Greenpeace va lancer une campagne de manifestations dans 34 pays en réaction au «Black Friday», en proposant de «ne rien acheter» et d’utiliser à la place ses mains pour apprendre à créer et réparer.

«Afin de perturber la tenue du Black Friday (le 23 novembre) et du Cyber Monday (le 26 novembre), deux moments forts du consumérisme dans le monde, Greenpeace et ses partenaires lancent le «Make Something Week» (la semaine de l’action)», annonce l’ONG dans un communiqué en Allemagne.

Avec plus de 260 évènements dans 34 pays, dont deux en France, cette opération du 23 novembre au 2 décembre vise à inviter les populations à ne rien acheter et à agir à la place, ajoute le communiqué.

«Acheter ne nous rend pas heureux»

«Nous croulons déjà sous les affaires – dans nos penderies, nos garages, nos cuisines – et on nous incite à acheter toujours plus de vêtements, de gadgets, de nourriture, de plastiques à usage unique, de jouets, de voitures», ce qui contribue à la «pollution, au changement climatique, à la destruction de l’habitat local et de l’environnement», explique Robin Perkins, coordinateur de la campagne pour Greenpeace, cité dans le communiqué. «Alors que si nous partagions, prenions soin et réparions nos affaires, nous pourrions aider la planète à faire une pause», ajoute-t-il.

Parmi les évènements proposés par l’ONG, figurent des ateliers de créations de cadeaux de Noël «durables», l’apprentissage de la cuisine sans déchets, des conférences sur comment vivre sans plastique, des bourses d’échanges aux vêtements et aux livres.

«Acheter ne nous rend pas heureux alors qu’être avec des gens, apprendre à leurs côtés des trucs et astuces pour valoriser ce que nous possédons déjà, ça oui, conclut Robin Perkins. Donc, à l’occasion de ce Black Friday, n’achetez rien et créez quelque chose.»

En 2017, la première édition de cet évènement avait réuni 186 initiatives et ateliers locaux, avec plus de 15 000 participants, selon l’ONG.

Des commerçants «conscients des enjeux climatiques»

Astrid Freis, présidente de l’Association des commerçants, artisans et industriels de la ville d’Esch-sur-Alzette, entend bien les revendications des ONG comme Greenpeace au sujet du Black Friday. Mais d’un autre côté, les commerçants doivent bien continuer à travailler : «Les commerçants sont évidemment conscients des enjeux climatiques du moment et ils y participent activement comme c’est le cas avec le retrait des sachets en plastique. Mais pour le Black Friday, les commerçants doivent continuer à travailler et ce n’est pas en interdisant tout que l’on va trouver des solutions pour le climat.»

Du côté de l’Union commerciale de la Ville de Luxembourg (UCVL), on assure avoir remarqué «que certaines enseignes ont lancé un « Green Friday ». Mais la finalité reste la même, celle d’inciter à la vente avec d’autres arguments autour de l’écologie».

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