Ils sont très peu nombreux, en haut de classement, à imaginer que le F91 n’est pas encore sûr d’être champion. Les coachs ont lâché l’affaire.
Un coach de DN, ça ne rêve pas. C’est pragmatique, froid, et même quand il le faut… résigné. Aujourd’hui, à six journées de la fin, ils sont quatre à se tenir en deux petits points entre les 2e et 5e places et même Differdange, dernier de cordée à neuf points du leader dudelangeois, aurait le droit de sortir la calculette pour se dire qu’il faut encore, mathématiquement, neuf points au F91 pour s’assurer que le FCD03 ne le rattrapera pas. Mais Pedro Resende, celui qui a le moins de chances d’aller décrocher un sacre, fin mai, est pourtant le seul qui se hasarde encore à dire que ce n’est pas fini : «Dudelange est dans une bonne position, oui, mais le Progrès ayant un calendrier plus facile, je dirais que pour eux, ça reste possible.» Dans l’optique d’un strapontin continental, Differdange aurait pourtant tout intérêt à ce que Niederkorn, mais aussi le Swift ou le Fola, lâchent des points et vite…
Et c’est sans doute bien pour se concentrer sur la priorité qu’est la Conference League que le reste de la meute s’incline devant le mâle dominant qu’est le F91. Allez, on vous envoie les morceaux choisis… «Avec sept points d’avance à six journées de la fin, qu’est-ce qu’il vous faut de plus?, envoie Sébastien Grandjean, coach du Fola. Même si on les battait, il leur resterait un joker et ça, c’est seulement si dans le même temps, le Progrès fait le plein.» «On peut considérer que c’est le prochain champion, oui, lâche l’adjoint du Swift, Bertrand Crasson. Il faudrait un séisme pour qu’ils ne le soient pas.» «Je ne suis pas un rêveur, moi!, rigole Stéphane Léoni au Progrès. Honnêtement, à moins d’un miracle…» Même vu d’un peu plus loin, par Jeff Saibene et le RFCU par exemple, c’est plié : «Les autres ne sont pas aussi constants. Selon moi, c’est fait!»
«C’est LEUR semaine de vérité»
Pour faire court, plus personne n’y croit. Mais on aimerait refaire le même tour de table au cas où le Fola, qui reste sur quatre succès consécutifs, crée l’exploit au stade Jos-Nosbaum, ce qui ne lui est plus arrivé depuis des lustres (lire en page 16). Pour l’envisager, il convient de se laver le cerveau, d’en faire sortir de force le match aller et cette gifle 0-3 de l’actuel leader sur la pelouse du champion en titre, dans ce qui ressemblait déjà vaguement à une passation de témoin. Parce qu’à l’époque, le club eschois n’en était pas, tactiquement et physiquement, au point où il en est aujourd’hui. Il venait de perdre Ahmetxhekaj sur blessure. Delgado allait «péter» durant cette rencontre et il avait fait deux cadeaux. Surtout, depuis, il vit un vague retour de flamme offensif dans la lignée, parfois, de ce qu’il était capable de produire la saison passée avec des joueurs plus expérimentés. Une raison d’y croire pour tous ceux qui espèrent encore jouer le titre même s’ils n’osent plus le dire? «C’est LEUR semaine de vérité!», estime Grandjean en parlant de ce F91 qui doit encore aller jouer un quart de finale de Coupe à Niederkorn dans la foulée.