Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Le F91 n’a pas tremblé une seule seconde à la Frontière, dans un match qu’il a maîtrisé de bout en bout. En frappant d’entrée dans chaque mi-temps, les hommes de Dino Toppmöller ont irrémédiablement brisé dans l’oeuf les espoirs eschois.
Trois semaines seulement ont passé et dans la maîtrise totale de ce choc par le triple champion en titre, on a retrouvé le même absolutisme qu’il nous avait montré contre Differdange (0-4) pour son match de reprise. Il n’a pas laissé la Jeunesse exister, hormis sur certaines phases arrêtées qui l’ont légèrement titillé grâce à la patte de Momar N’Diaye. Mais on n’en est pas encore à fin mars et le F91 a déjà affronté trois de ses principaux habituels tourmenteurs (FCD03, Fola, Jeunesse), a pris contre eux sept points sur neuf, reconquis la place de leader sans énormément transpirer.
Le Fola a même poussé vendredi soir la délicatesse jusqu’à se faire surprendre par Pétange pour laisser enfin un peu de marge au grandissime favori. Bref, c’était un mois de compétition quasi parfait pour Dino Toppmöller et ses gars.
Thomé surprend dans sa composition
«Il faut bien qu’on tente quelque chose», a lancé Marc Thomé dans un petit éclat de rire, en mettant le nez sur cette pelouse détrempée par un crachin persistant. La feuille de match venait d’être distribuée depuis quelques minutes et elle avait suscité pas mal de haussements de sourcils. Va pour un surprenant changement de gardien, mais aussi le retour en tribunes d’Adrien Portier, qui avait aidé à stabiliser la défense à Ettelbruck, mais n’aurait selon le staff pas fait le poids devant la vitesse de dragster de Turpel, ainsi que la titularisation de Klica, 20 ans et 70 minutes de temps de jeu cette saison, en lieu et place de Kyereh dans le couloir gauche… Passons sur le fait que cette dernière option permet au technicien eschois d’aligner un troisième «prêté» par le F91 et de jouer sur l’effet multiplicateur de la surmotivation. Mais encore faut-il espérer compter sur l’envie supérieure de se montrer à son «employeur» quand on a aussi peu le ballon.
La Jeunesse avait un plan de jeu exclusivement basé sur les pertes de balle dudelangeoises à la construction, afin d’exploiter les contres. Au milieu d’un jeu de possession à 70 %, il y a bien eu quelques petits ratés, mais aucun suffisamment bien exploité…
Sixième défaite de rang pour la Jeunesse
Tout a d’ailleurs très mal commencé pour la Vieille Dame. Trop. À la 3e minute, Couturier, de près de 25 mètres, dégaine un missile en pleine lucarne, qui tape la barre, rebondit violemment au sol avant de finir au fond (0-1). Un bijou. Qui aurait pu avoir plein de petits frères sans les parades au sol de Kupatadze à chaque fois seul > devant Stolz (9e), Turpel (31e) ou Pokar (36e). Côté eschois, une seule minuscule opportunité : un centretir de N’Diaye claqué par Joubert. Juste une petite précaution (18e). En deuxième période, Dudelange sera plus efficace. Sur un centre de Jordanov, Stelvio se fend d’une tête renversée qui surprend Kupatadze, pris à contrepied et qui tente bien de tordre son grand corps pour aller chercher le ballon, mais n’y parvint pas (0-2, 50e). Puis il est lâché par sa défense, seul (encore) face à Sinani sur un petit ballon de Turpel (0-3, 58e). Sauvé par son poteau devant Perez (79e). La Jeunesse, pourtant, sort alors un peu de sa réserve par obligation de sauver l’honneur. Après tout, elle est parvenue à faire tout l’inverse de son hôte : en un mois, elle a non seulement perdu sa place de leader mais aussi sa place sur le podium, à l’issue de son sixième match d’affilée sans succès. Ça va mal…
Julien Mollereau