Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Entre ses deux matches contre Malmö en Europa League, le F91 a dispersé la Jeunesse Esch aux quatre vents.
C’est un F91 finalement en mode équipe «A» et qui intégrait même Sinani et Ouassiero, tous les deux sortis blessés de la pelouse de Malmö quatre jours plus tôt, qui a lancé sa saison domestique. Preuve que Carlos Fangueiro a clairement identifié sans trop de mal sa priorité de la semaine.
La nouvelle n’est forcément pas bonne pour la Jeunesse, qui elle préfère se priver de deux atouts offensifs au coup d’envoi : Deruffe et Larrière sont sur le banc. De toute façon, la Vieille dame est venue pour défendre, flanquée d’une défense à cinq. Il n’empêche, la différence de rythme est patente. Et alors que Magno met une première mine repoussée difficilement par Sommer (9e), Kirch surprend Boury le long de la ligne de sortie de but et sert son nouvel avant-centre brésilien en retrait (1-0, 15e). Boury vient de se blesser, la défense doit déjà être remaniée et elle va partir en sucette. Magno centre et Boury ne tourne pas le corps dans le bon sens, inscrivant un csc qui fait mal, de volée (2-0, 19e). Magno, archi-présent, s’embarque pour finir dans un solo avec appui, en pleine surface et centre au premier poteau. Dans le cafouillage, Sinani conclut (3-0, 27e).
Mehdi Kirch met un but d’anthologie
La seule occasion de but de la Jeunesse tombera sur un corner : Boury parvient à reprendre au deuxième poteau mais Hadji, replié sur sa ligne, sauve un ballon qui sera poussé au fond mais après une faute sur Da Costa, empêché de sauter (21e). Dans leur coin de tribune, les nombreux supporters de la Jeunesse, ont déjà baissé de ton. Ils vont carrément se taire devant un petit miracle : corner de plus de 30 m de Sinani déposé de l’autre côté de la surface pour la volée de Kirch, surpuissante, en lucarne (4-0, 44e). C’est un enfer pour Bianconeri.
Il n’y a plus rien à jouer dans cette soirée. Ne pas se faire humilier plus pour la Jeunesse. Ne pas perdre trop d’énergie pour le F91. Ouassiero sort. Da Costa, touché, lui aussi. De toute façon, le job est fait et très bien fait. Magno rajoutera pourtant encore un plat du pied sous la barre sur un dernier service de Kirch (5-0, 83e). Déjà leaders…
Alors que les supporters de la Vieille Dame ont fait un raffut de tous les diables en fin de rencontre, fêtant leurs joueurs avec fumigènes, feux d’artifice et chants comme s’ils étaient venus s’imposer sur la pelouse de l’un des ennemis héréditaires… un peu plus loin, leur coach dressait un constat sans appel : «Rien à dire, ils étaient trop forts, dans tous les compartiments. Technique, physique, mental… En plus on a pris vite les buts et perdu deux joueurs (NDLR : Bernard et Bertoux) ce qui n’est pas bon vu la taille de notre cadre. Enfin, il vaut mieux perdre une fois 5-0 que cinq fois 1-0. L’avantage, c’est que maintenant, on sait comment on doit jouer avec ce groupe».
Le hic, c’est qu’hier, le technicien a joué avec la Jeunesse comme il jouait naguère avec Hostert, à cinq défenseurs, et le constat de ce naufrage lui a arraché un sourire nerveux : «Maintenant, on sait que ça ne marche pas. Et même si le bloc avait été plus bas, avec la qualité de leurs joueurs, ça n’aurait rien changé. Cette défaite, c’est autant de leur faute que de la nôtre : on n’a pas été dans les duels, on était trop loin». On l’a vu au tableau d’affichage.
Julien Mollereau
