Le F91 a fait tourner, le F91 a gagné. Tout est normal, après ce premier match de championnat gagné 3-1 contre Hamm. Passons à l’Europa League et au Legia…
On a beau le savoir, c’est toujours perturbant de voir que le F91 est capable de se priver en toute conscience de joueurs tels que Bisevac (trop juste), Prempeh, Kruska, Couturier (suspendu), El Hriti, Stumpf, Ibrahimovic ou Jordanov, de laisser sur le banc un Joubert, un Stolz, un Sinani, un Stelvio et de se balader gentiment un lundi soir, comme si le RM Hamm Benfica n’était que le plus insignifiant des outsiders alors qu’à la maison, tout le monde sait à quel point il peut être teigneux, voire carrément méchant.
Alors oui, forcément, on pourra toujours se dire que si Furtado n’avait pas tremblé au moment d’ajuster Frising pour fêter son vingt-septième anniversaire avec classe et panache (20e), les choses auraient pu être vaguement différentes mais voilà, le F91 décollera ce soir pour la Pologne en ayant rempli ses obligations nationales. Ce fut une petite formalité, malgré la très large recomposition du secteur offensif, avec un Turpel excentré qui a traîné son spleen comme au temps où il n’était pas la star incontestée et désignée de cette équipe. C’est la seule minuscule petite restriction à cette soirée maîtrisée pratiquement de bout en bout et pas encore assez au goût du perfectionniste Toppmöller.
La maîtrise du jeu, tout le temps
Le scénario? Coup franc de Pokar plein axe le long du poteau (0-1, 7e), puis transversale centre d’école pour Mélisse, à destination de Perez dont le petit contrôle orienté enchaîné avec un tir en pivot ne laisse aucune chance à Rodrigues (0-2, 36e). Hamm l’a vu venir de loin, comme tout le monde : il y a trop de sérénité en face pour qu’il y ait le moindre doute sur l’issue de la rencontre, même avec des Benfiquistes volontaires et qui ne lâchent pas.
Il y a vaguement eu un petit moment de flottement quand, à 0-3 après un penalty de Pokar (67e), Mokrani a réduit le score de près (1-3, 71e). Frising venait de laisser un coup franc de Ferro s’écraser sur sa barre et personne n’avait vraiment suivi côté dudelangeois. Cela a duré deux petites minutes, le temps pour les hommes de Toppmöller de remettre le pied sur le ballon et de faire comprendre à tout le stade que ce n’était qu’une minuscule faute de goût. Ferro a encore expédié un missile repoussé des poings par le suppléant de Joubert, qui montera dans l’avion avec le sentiment du devoir accompli et en étant aussi certain que non, ce n’était pas le match le plus important de la semaine pour son club.
Julien Mollereau