Basket : Gréngewald arrache le titre à la dernière seconde

Menées de 15 points à la mi-temps, les joueuses de Hermann Paar ont renversé la situation pour décrocher le titre après prolongations. Alexandra Louin, la n° 9 de Gréngewald, a soufflé le chaud et le froid dans une rencontre qui s’est conclue par un tir à trois points presque désespéré qui a fait mouche.

Voilà exactement cinq jours que la dernière ligne droite du championnat féminin a démarré. Après un premier succès du T71 sur ses terres, Dudelangeoises et joueuses de Gréngewald se sont retrouvées à peine 48 h plus tard pour la deuxième manche, du côté d’Oberanven, où Tessy Hetting et ses coéquipières ont déjà réussi à renverser une situation mal embarquées. Et à peine deux jours plus tard, c’est déjà l’heure de l’épilogue pour un championnat dont, de l’avis de nombreux observateurs, la fin aura été galvaudée et trop vite expédiée.

Quoi qu’il en soit, on allait vivre un petit événement, vendredi soir, au Grimler, puisque, pour la première fois depuis des années, ce n’est pas l’Amicale qui va être sacrée. Si Dudelange attend son heure depuis dix ans, Gréngewald n’a jamais été à pareille fête. Sur le parquet, Dudelange éprouve un peu de retard à l’allumage, mais une fois lancées, les filles de Thierry Kremer font très mal à Gréngewald, notamment dans la raquette. À l’issue des dix premières minutes, c’est le T71, meilleure équipe sur l’ensemble de la saison, qui mène les débats de six points (17-11). La défense locale mène la vie dure aux visiteuses, comme en témoignent les deux malheureux points inscrits par Anne Simon, le principal danger luxembourgeois pour Gréngewald, au bout d’un quart d’heure de match. Même topo pour sa coéquipière Cooper, qui n’a marqué à cet instant qu’un seul panier.

(Photo : Luis Mangorrinha/Le Quotidien)

Louin, un tir incroyable au buzzer

Sur le parquet, l’impression est clairement en faveur des coéquipières de Catherine Mreches : le ballon circule bien, le collectif est au diapason et quand Linsdtröm règle la mire à trois points, l’écart prend des proportions abyssales. À la mi-temps, tout semble aller pour le mieux pour Dudelange, qui mène tranquillement sa barque (35-20). À ce moment, on voit mal ce qui pourrait empêcher les jeunes joueuses du T71 d’aller chercher un titre qu’elles n’ont plus connu depuis 2009… Mais il ne faut pas pour autant enterrer Gréngewald. Les filles de Hermann Paar reviennent totalement reboostées des vestiaires. Tessy Hetting et compagnie sont bien décidées à se battre jusqu’au bout. 3-7, elles grappillent quelques points avant que leur élan ne soit stoppé net par Sak, qui balance un missile longue distance plein de maîtrise…

(Photo : Luis Mangorrinha /Le Quotidien)

Le seul de son match. Malgré une petite alerte, l’avance reste confortable en faveur du T71, qui aborde les dix dernières minutes avec un matelas – suffisant, pensait- on à ce moment – de douze unités (46-34). Seulement, en basket, tout peut aller très vite. Et soudain, à l’instar de ce qui s’était passé deux jours plus tôt, les Dudelangeoises vont totalement perdre leurs moyens. De gouffre, l’écart se réduit à peau de chagrin, puisqu’à deux minutes de la fin du temps réglementaire, l’expérimentée Tessy Hetting permet à sa formation de revenir à deux petits points. Il reste 19″ à jouer quand Winton commet une faute sur Cooper, qui se fait justice en mettant ses deux lancers : prolongations! Les filles de Thierry Kremer, victimes, semble-t-il encore une fois, de la peur de gagner, se sont mises en difficulté toutes seules avec seulement huit petits points inscrits lors du dernier quart et une défense beaucoup moins agressive. Elles ont laissé leur adversaire revenir de très loin. De très, très loin même. Scénario complètement incroyable au Grimler, qui voit Gréngewald passer devant au score avant que Louin ne perde la balle et que Winton ne file inscrire deux points qui remettent Dudelange devant. Mais il reste encore une poignée de secondes. Au buzzer, alors qu’elle a une adversaire sur elle, Alexandra Louin sort un tir venu d’ailleurs qui crucifie Dudelange. Cruel pour le T71. Mais bravo à Gréngewald, qui n’a jamais rien lâché!

Alexandre Adam