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ArcelorMittal veut couper 570 postes au Luxembourg


Sur le 4e trimestre de l'année, le groupe a réalisé une performance inférieure à la plupart des attentes des analystes, avec une perte d'exploitation de 306 millions de dollars. (Photo : archives lq)

Plusieurs centaines de salariés d’ArcelorMittal risquent de perdre leur emploi sur les différents sites industriels et administratifs du pays. L’annonce est tombée ce jeudi pendant l’heure de midi. Le cinquième plus grand employeur au Grand-Duché parle de « nouvelles mesures d’économie à prendre ». La raison invoquée? L’impact de la pandémie du Covid-19.

« L’industrie sidérurgique était déjà confrontée à des conditions de marché difficiles avant la pandémie en raison de divers facteurs (importations d’acier en Europe, absence de protection efficace du marché européen contre ces importations, réduction des opportunités sur certains marchés d’exportation, augmentation des prixdes matières premières, coût du système d’échange de quotas d’émission supporté uniquement par les producteurs d’acier européens). Avec la pandémie de coronavirus, la sidérurgie a été encore davantage impactée par la baisse significative de l’activité de ses clients. » Par voie de communiqué, ArcelorMittal Luxembourg annonçait, ce jeudi midi, l’ouverture de discussions avec les représentants du personnel. La direction a rencontré le conseil d’administration. Réunion au cours de laquelle « les conditions de marché extrêmement difficiles » auxquelles ArcelorMittal Luxembourg est confrontée ont été abordées.

« Afin d’assurer l’avenir à long terme de notre organisation, nous sommes arrivés à la conclusion que nous devons prendre de nouvelles mesures d’économie. Aujourd’hui, nous avons annoncé que, malheureusement, environ 570 emplois sur les sites industriels et administratifs d’ArcelorMittal au Luxembourg seront impactés. Différents segments seront concernés à des degrés divers et nous allons examiner et discuter en détail de cette question lors des sessions de consultation prévues avec nos partenaires sociaux. » Voilà les mots de Roland Bastian, directeur général d’ArcelorMittal Luxembourg, tels qu’on peut les lire dans le communiqué.

« La production automobile s’est effondrée »

Le groupe y détaille encore que « la production automobile en Europe s’est effondrée de 53 % au deuxième trimestre, et une baisse sans précédent de 26 % de la production automobile européenne est attendue pour l’ensemble de l’année. » Aussi les chantiers de construction et les nouveaux projets auraient-ils été brusquement suspendus. « Toujours au deuxième trimestre, l’activité dans le secteur de la construction a chuté de 15 % dans la zone euro par rapport à la même période en 2019, avec peu de signes de reprise du secteur de la construction. Ces impacts structurels représentent une menace sérieuse pour les activités industrielles et administratives d’ArcelorMittal au Luxembourg. »
Afin d’atténuer l’impact de la situation, ArcelorMittal annonce engager une consultation avec les représentants du personnel et le gouvernement luxembourgeois. Le géant de l’acier dispose de huit sites à travers le pays et est le cinquième plus grand employeur (3900 emplois début 2020).

Le LCGB revendique une tripartite « Sidérurgie »

La réaction du LCGB ne s’est pas fait attendre. Le syndicat porte-parole au niveau national pour la sidérurgie revendique une tripartite « Sidérurgie ». Dans ce sens, il a adressé un courrier recommandé, dans l’urgence, au ministre du Travail ainsi qu’au Ministre de l’Economie.

« Le LCGB reste extrêmement attentif à ce que l’argument «Covid-19» ne devienne le bouc émissaire et ainsi l’argument unique qui tombe à point pour entamer des restructurations. ArcelorMittal devra assumer ses responsabilités car le prétexte Covid n’est pas le seul facteur responsable de cette dégradation », martèle, par ailleurs, le syndicat dans son communiqué.

L’OGBL : « qu’aucun salarié ne perde son emploi »

Également l’OGBL a réagi au cours de l’après-midi au plan de restructuration qui aurait « pour conséquence une réduction des effectifs de 15% ». Le syndicat, fort de sa majorité au sein de la délégation d’ArcelorMittal ainsi qu’au niveau sectoriel, dit qu’il veillera à ce qu’ »aucun salarié ne perde son emploi ». Il exige « dans l’immédiat » que « tous les instruments à disposition (préretraites, chômage partiel, formations, reclassement, etc.) soient considérés avant que des licenciements ne soient envisagés ». Et de conclure : « Pour l’OGBL, l’objectif n’est pas seulement d’éviter à tout prix un plan social, mais également de garantir l’avenir de l’entreprise au Luxembourg. »

Fabienne Armborst

Rétrouvez également notre article dans Le Quotidien papier de ce vendredi 11 septembre 2020

Un commentaire

  1. Monsieur Etienne Schneider, ancien (1/2) premier au gouvernement, au LSAP (dont le A veut dire Arbechter = ouvrier) va nous régler ce problème d’un coup de baguette magique. Il ne peut quand même pas abandonner son électorat ! Merde alors !

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