[Après Lettonie-Luxembourg] La Bulgarie, ça s’annonce plutôt bien

C’est une défaite extrêmement rassurante qu’a subie le Luxembourg (1-3), vendredi, à Riga, sans deux de ses tauliers (Chanot et Joachim) et à quatre jours du début des éliminatoires du Mondial-2018. Il y avait tout, hormis de la maturité défensive et un poil de réalisme offensif, dans la prestation des hommes de Luc Holtz, qui ont été assez enthousiasmants. Pourvu que ça dure…

Le Luxembourg repart de Riga battu. Mais certaines défaites sont presque aussi légères que des victoires. Et donnent en tout cas autant de confiance. Et les Roud Léiwen en auront à revendre mardi soir, du côté de Sofia, pour lancer leurs éliminatoires face à une équipe qui, elle, n’aura pas disputé de match amical et reste sur deux défaites cinglantes face au Japon (7-2) et au Danemark (4-0) en fin de saison dernière.

Ils ont perdu, donc, mais un peu avant la pause, les hommes de Luc Holtz ont trouvé leur juste récompense dans ces sifflets descendus des tribunes d’un Skonto Stadium aux travées clairsemées. Se faire priver de ballon par le Luxembourg pendant près de 20  minutes, perdre autant de duels, concéder autant d’occasions de but, ce n’est pas encore une chose que le supporteur de foot pense voir arriver à son équipe quand elle reçoit le Grand-Duché.

Les chiffres des 45  premières minutes sont éloquents  : le seul domaine dans lequel les Lettons mènent au score (hormis au tableau d’affichage), ce sont les fautes  : 10 à 3. Pour la possession, on serait plutôt sur du 60-40 en faveur des Roud Léiwen, qui ont frappé douze fois au but (dont 50  % de cadrés), alors que leurs hôtes plafonnent à quatre tirs, dont un cadré. Mais cela aura été le bon, dès la 3 e  minute, sur une erreur effroyable de couverture côté gauche.

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Il faut de toute façon avoir une foi inébranlable en sa reconversion défensive pour assumer le nouveau système voulu par le sélectionneur. À la relance, Gerson ou Philipps décroche bas, devant sa surface, pour se charger de la première relance pendant que les défenseurs centraux s’écartent quasiment jusqu’aux couloirs, alors que les latéraux, eux, grimpent jusqu’à la ligne médiane.

Miraculeusement (ou à force d’un travail acharné à l’entraînement qu’on ne mesure vraiment que lorsque tout va bien sur le terrain), cela a créé vendredi plus de solutions que cela n’a causé de problèmes, même si le Luxembourg s’est fait de belles petites frayeurs quand il a perdu le ballon en phase de construction. Parce que personne n’est alors vraiment en place. Mais c’est cela qui lui a aussi permis de faire mal à un adversaire qui, récemment, a fait match nul contre la Turquie ou l’Islande. C’est dire.

Applaudissements pour Thill et Martins

Jeudi, en conférence de presse, Luc Holtz a eu un petit sourire de circonstance quand un journaliste local lui a demandé ce qu’il espère de sa campagne, qui commence rappelons-le mardi, du côté de Sofia. Il a répondu en substance qu’il espérait « voir quelques matches avec de belles surprises à la fin ». Avec ce que son équipe a montré à Riga, on aura du mal à immédiatement le contredire.

L’expérience de Chanot derrière et le réalisme de Joachim devant, qui seront tous deux de retour dans le groupe ce samedi, lui garantissent en effet que les sautes de concentration (un but encaissé dès la 3 e  minute et un autre moins de 60  secondes après l’égalisation) ne seront pas immédiatement sanctionnées, et que la créativité de son bloc offensif sera peut-être suivi d’un peu plus d’effets (une vingtaine de tirs, mais un seul but).

Le collectif repart donc avec des certitudes. Les individualités aussi ( lire ci-dessous ). Et les plus jeunes n’ont pas été les moins en reste. Les salves d’applaudissements descendues des gradins lors des sorties de Martins et V. Thill prouvent que le public letton est connaisseur et sait apprécier à sa juste valeur la performance de ces deux garçons. D’un coup, l’avenir proche et lointain s’éclaire d’un jour nouveau. Oui, oui, on parle bien d’une défaite 3-1…

De notre envoyé spécial à Riga, Julien Mollereau