Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Murielle Bolle, inculpée pour enlèvement suivi de mort dans l’affaire Grégory, se trouve en détention jusqu’à mardi. Son compagnon a réagi auprès du journal Le Parisien et assure qu’il croit en son « innocence ».
Les interventions dans la presse des protagonistes de l’affaire Grégory et de leurs proches sont extrêmement rares. Il faut dire que durant ces trois décennies, leur expérience médiatique les a échaudés. Leurs confidences face caméra les ont exposés à l’opinion publique comme jamais personne ne l’avait été auparavant. Murielle Bolle en sait quelque chose, elle qui, à 15 ans en 1984, s’est retrouvée sous le feu des projecteurs et des soupçons qui ne l’ont plus lâchée depuis.
Les avocats agissent en remparts, pour ne pas répéter les dérives de l’histoire. A l’annonce de sa mise en examen pour enlèvement suivi de mort jeudi, « Murielle a réagi comme elle réagit toujours : elle est forte, elle encaisse les coups et de temps en temps, il y a une larme qui coule sur sa joue », avait concédé Me Jean-Paul Teissonnière devant les journalistes.
Son compagnon actuel a malgré tout accepté les sollicitations du Parisien. Dans un bref entretien téléphonique, il revient sur l’interpellation mercredi dernier de celle aujourd’hui âgée de 48 ans. «On s’y attendait quand même dernièrement», confie-t-il au quotidien français. Avec les récents rebondissements qui ont relancé l’enquête mi-juin, dont l’inculpation des époux Jacob (grand-oncle et grand-tante de Grégory) pour enlèvement et séquestration suivis de mort, Murielle Bolle et les siens se doutaient que son tour de s’expliquer viendrait bientôt. La suite logique de son audition entamée il y a 33 ans et qui restait à achever.
« J’espère qu’elle va regagner son foyer »
Pas un coup de massue, donc, mais tout de même un nouveau coup à encaisser. «Je suis dans un état de grande tristesse, ça me touche, ça touche plein de personnes ici. On ne comprend pas», explique le compagnon. «Je pense qu’elle est innocente.»
La belle-sœur de Bernard Laroche, qu’elle avait désigné à l’époque comme le responsable de l’enlèvement du garçonnet de 4 ans avant de se rétracter, a donc été mise en examen jeudi et incarcérée. Mardi, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Dijon décidera de son maintien en détention ou d’une libération sous contrôle judiciaire, comme pour les Jacob.
Une seconde option à laquelle s’accroche celui qui partage sa vie. «Je l’aime très fort, je pense à elle, on pense à elle avec le gamin. J’espère qu’elle va être libre et qu’elle va regagner son foyer.»
Le Quotidien