[BGL Ligue] Tour des clubs : Rumelange annonce un phénomène

Malgré la vague de départs qui a touché Rumelange cet été, l’entraîneur Christian Joachim estime que le recrutement va permettre de combler les manques.

Il faudra notamment jeter un œil sur Julien Fostier, un milieu très offensif qui pourrait bien être l’une des révélations de la saison. L’USR devrait être plus joueuse que les saisons passées, d’après son coach.

VOUS AVEZ PERDU HUIT JOUEURS CET ÉTÉ, DONT SIX TITULAIRES. QUEL DÉPART EST LE PLUS DIFFICILE À SURMONTER?

Christian Joachim  : Nos départs sont compensés, alors c’est difficile à dire. Certains ont arrêté, d’autres sont partis ailleurs pour des raisons financières et d’autres avaient besoin de changer d’air. Six étaient titulaires (NDLR  : Kaewu, Bertino, Pupovac, Zinga, Correia et Lopes) et c’est sûr qu’entre les garder ou les voir partir, on aurait préféré les garder. C’est dur d’isoler un joueur, mais un gars comme Kaewu était très régulier. Il a toujours tourné autour des dix buts, ce qui n’est pas toujours évident à Rumelange, où on ne marque pas 50  buts par saison. Il faudra qu’un gars soit capable de nous mettre dix buts.

LES DÉPARTS DE KAEWU ET BERTINO PEUVENT-ILS FAIRE EXPLOSER LES STATS DE JULES DIALLO, QUI AVAIT FINI FORT LA SAISON DERNIÈRE?

Mais Diallo a déjà explosé! Il s’est blessé en début de saison, mais a été très bon sur toute la fin du championnat (NDLR  : six buts et deux passes décisives en 18  apparitions). Désormais, il connaît le Luxembourg et on peut s’attendre à ce qu’il continue de progresser et il a le profil pour devenir notre meilleur buteur. Ce n’est pas faire injure aux autres que de dire que s’il y a un joueur de chez nous qui peut faire la différence, c’est certainement lui.

PUISQUE VOUS AVEZ PERDU LA MOITIÉ DE VOTRE ÉQUIPE, ALLEZ-VOUS FORCÉMENT LA FAIRE JOUER DE FAÇON DIFFÉRENTE?

Il y aura des changements dans la manière dont on va jouer, ça, c’est sûr. L’art d’entraîner, c’est de sortir le meilleur des joueurs qu’on a à sa disposition. On a repris le 20 juin. Dès le départ, je savais qui allait arriver et qui allait partir. J’ai tout de suite su ce qu’on allait devoir faire. On va plus aller dans le sens de la possession de balle. L’an dernier, on a principalement joué en contre.

On va garder cette caractéristique, mais il faut être capable de produire le jeu quand on en a l’occasion. Je n’ai jamais vu une équipe reléguée avec 70  % de possession du ballon. On ne le fera pas contre le Fola et Dudelange, même si on a l’intention de le faire.

Mais on est Rumelange, on ne recrutera jamais les meilleurs joueurs quand ils sont au top. Mais on peut aussi être malins et repérer les joueurs qui sont mal exploités dans leur club et ceux qui sont un peu sous-cotés. Albuquerque n’aurait jamais eu sa chance au Fola. Nous, on va la lui donner.

Pazos a aussi un profil intéressant. Il a tout de même joué près de 90  matches en BGL Ligue, la plupart au Fola, autrement dit où il y avait une sacrée concurrence. On a aussi pris Dragovic, qui n’est pas un inconnu! Et puis il y a Fostier, qui va en surprendre plus d’un…

EN PARLANT DE FOSTIER, EST-IL LE JOUEUR QUI MANQUAIT À RUMELANGE POUR AMENER UN PEU DE FOLIE?

Alors ça, de la folie, il va en apporter! C’est un joueur d’exception. Au niveau de la technique et de la vision du jeu, il n’a pas beaucoup d’équivalents au Luxembourg. C’est un mec au-dessus du lot. Il a joué à Metz avec Mateusz Siebert, qui nous a dit de nous intéresser à lui. Je ne le connaissais pas. J’ai vu des vidéos sur YouTube. Elles n’ont pas menti!

Bon, quand on monte une vidéo de soi-même, on ne sélectionne jamais ses plus mauvaises actions. Mais là, il y avait des gestes qui ne trompaient pas et ça s’est vérifié quand il est arrivé. C’est difficile de comparer un joueur à un autre, mais on peut vraiment le comparer à Thierry Steimetz. Au niveau du gabarit et du style, ça colle. Pour l’instant, le seul bémol, c’est qu’il est un peu court physiquement.

QUE RETENEZ-VOUS DE VOS SIX PREMIERS MOIS SUR UN BANC DE BGL LIGUE?

On acquiert à chaque match beaucoup d’expérience. Après chaque rencontre, j’analyse ce que j’ai fait. Je pense que tous les entraîneurs font la même chose. Avant Rumelange, j’ai entraîné les jeunes du Swift, puis trois mois à Mersch en Division 1. Ça s’est vite accéléré et j’ai plus de moyens. Par exemple, la vidéo, c’était impensable avant d’être à Rumelange. J’évolue tous les jours en tant qu’entraîneur et en tant qu’être humain. Ce que je pense, c’est qu’il faut toujours faire son autocritique, y compris quand on est dans une période de petits succès.

Matthieu Pécot

Budget du club : 180 000 euros