La chancelière allemande Angela Merkel a évoqué « une nuit d’horreur » au lendemain de la fusillade de Munich perpétrée vendredi par un jeune de 18 ans souffrant de troubles psychiatriques, qui a tué neuf personnes avant de se donner la mort.
« Les gens à Munich ont derrière eux une nuit d’horreur », a-t-elle dit samedi à l’occasion de sa première réaction après la fusillade dans un centre commercial, « une telle soirée est pour nous tous difficile à supporter ».
« Nous tous, et je le dis au nom de l’ensemble du gouvernement, pleurons avec le cœur lourd ceux qui plus jamais ne rentreront dans leurs familles », a-t-elle ajouté depuis la chancellerie à Berlin.
La dirigeante conservatrice a rendu hommage aux Munichois, notamment à ceux qui ont ouvert leurs portes aux personnes errantes dans la ville après que la ville s’est retrouvée en quasi-état de siège (lire encadré ci-dessous).
Ils ont montré que « nous vivons dans une société libre et qui fait preuve d’humanité », a-t-elle souligné. C’est dans ces valeurs que réside « notre grande force », selon elle.
Le tueur, un jeune Germano-Iranien, a tué neuf personnes et blessés seize autres vendredi en fin d’après-midi avant de prendre la fuite et de se suicider non loin du centre commercial. Son corps avait été retrouvé dans la soirée.
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La plupart des victimes sont des adolescents ou des jeunes et les autorités ont évoqué l’acte d’un forcené souffrant d’une forme de dépression. En aucun cas son geste n’apparaît lié à une quelconque motivation islamiste, selon la police.
Le Quotidien / AFP
Sirènes hurlantes et rues désertes: Munich en état de siège
Des hurlements de sirènes qui déchirent la nuit estivale et des rues soudain désertes: Munich a connu un véritable état de siège dans la nuit de vendredi à samedi après l’attaque dans un centre commercial qui a fait neuf morts et dont l’auteur s’est suicidé.
Les forces de l’ordre ont un temps cru, sur la base de témoignages, que trois tireurs étaient en fuite. Il s’est avéré finalement qu’un seul homme était l’auteur des coups de feu qui ont également blessé 16 personnes: un jeune Germano-Iranien de 18 ans aux motifs non élucidés. Il s’est donné la mort après la fusillade.
Face au danger, la police de Munich a appelé les habitants de la troisième ville d’Allemagne, qui compte 1,5 million d’habitants, à rester chez eux.
Les rues se sont alors rapidement vidées tandis que les transports urbains étaient temporairement interrompus dans cette ville d’ordinaire très animée, qui abrite le siège de nombre de fleurons de l’économie allemande.
Pendant plusieurs heures, plus aucun métro ni train régional n’ont circulé, et des hélicoptères ont survolé le nord de la ville où se situe le centre commercial visé, à quelques encablures du stade où se sont déroulés les Jeux olympiques de 1972.
Fête d’école
Les trains de grandes lignes s’arrêtaient en banlieue, la gare centrale de la capitale bavaroise ayant elle aussi été évacuée.
Dans un quartier proche du lieu de la fusillade, des parents et élèves célébraient la fête d’été de leur école quand ils ont été interrompus promptement, et ont filé chez eux.
Plusieurs bars et cafés ont rapidement baissé leur rideau, tandis que la télévision allemande diffusait des images de rues désertes. Un hélicoptère de la police a survolé une zone d’habitations à très basse altitude.
Aux alentours du centre commercial — qui compte quelque 130 magasins sur deux niveaux –, de nombreux véhicules de secours et de pompiers étaient stationnés.
La situation est longtemps resté confuse, plusieurs témoignages semblant accréditer l’hypothèse de plusieurs tireurs.
Un homme, dont le nom n’a pas été donné mais qui était employé d’un des magasins du centre commercial, a indiqué avoir croisé un assaillant. « J’ai regardé dans sa direction, il a tiré sur deux personne et j’ai pris la fuite pour quitter le bâtiment en escaladant un mur. Et là il y avait des cadavres et des blessés », a-t-il témoigné.
Une jeune femme a fait état d’un mouvement de panique alors qu’elle s’apprêtait à pénétrer dans un McDonald’s. « On entrait dans le MacDo pour manger ( ) ensuite il y a eu un mouvement de panique » et les gens sont sortis en courant. La jeune femme a entendu trois coups de feu, « des enfants pleuraient, les gens se sont précipités vers la sortie en paniquant », a-t-elle ajouté.
Des hôtels et des habitants ont proposé des hébergements sur les réseaux sociaux aux personnes bloquées à Munich. Tandis que les forces de l’ordre bouclaient la ville, la solidarité s’est mise en place.