[Luxemburgensia] Les missionnaires sont parmi nous

Le numéro 2/2016 (juillet-août) de La Voix de la Libre Pensée luxembourgeoise. Das freie Wort est en cours de distribution aux abonnés et adhérents de la LPL, fondée en 1903, doyenne des associations combattant pour la laïcité dans notre pays.

Dans son éditorial «Ne soyons pas dupes», Édouard Kutten réitère la revendication de son association «d’instaurer une réelle séparation stricte et constitutionnalisée» de l’État et des Églises. Actuellement, un jésuite est à la tête de l’archevêché (NDLR : il était de coutume d’expédier les membres hautement qualifiés de cette troupe d’élite dans les régions les plus incroyantes). Il ne manque pas d’imagination pour contrecarrer toute velléité de sécularisation afin que la propriété immobilière de l’Église ne tombe pas entre les mains de la commune laïque : l’ancienne église dite «des Franciscains» dans la Métropole du fer est actuellement occupée par des missionnaires d’origine mexicaine, dit-on. Nous nous réjouissons qu’en dehors des autres qualités dont ces courageux missionnaires disposent, ils parlent si parfaitement la langue de Voltaire.

L’arrivée des missionnaires nous rappelle l’épisode de l’arrivée des missionnaires (aux alentours de 1843 au Rollingergrund), où Jean-François Boch, le fondateur de la faïencerie, député et franc-maçon anticlérical notoire et intransigeant, osait carrément interdire à ses ouvriers de fréquenter les séances des missionnaires rédemptoristes, et aussi l’expulsion des contrevenants des logements d’usine. Le fait nous rappelle par ailleurs l’attitude de l’archevêque, préférant la démolition de l’église du Foussbann (Differdange) à toute affectation civile.

Jean Rhein