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Enseignement : les chargés d’éducation mieux reconnus


Une courte séance, marquée par le vote d'une amélioration des conditions de travail des chargés d'éducation dans l'enseignement secondaire. (illustration Isabella Finzi)

Ils forment aujourd’hui près de 26,5% de l’ensemble du corps enseignant qui intervient dans les lycées du pays. Leur statut est cependant longtemps resté assez opaque et même très déséquilibré par rapport aux enseignants titulaires. Mardi, la Chambre des députés a redressé la situation.

Enseignant de formation, Claude Lamberty (DP) a eu l’occasion de présenter son tout premier rapport de projet de loi à la tribune de la Chambre, sur un dossier qu’il connaît forcément bien : les chargés d’éducation. «Ce qui au départ devait être une solution provisoire est aujourd’hui devenu une solution durable. Les chargés d’éducation font désormais partie intégrante du système éducatif au Luxembourg», a souligné d’emblée le jeune député.

En effet, les chargés d’éducation représentent près de 26,5% de l’ensemble du corps enseignant dans l’enseignement secondaire. Le projet de loi adopté mardi par une très large majorité constitue «une nette amélioration pour les chargés», a enchaîné Claude Lamberty. Très longtemps insatisfaits de leur statut et de leur carrière, les chargés d’éducation gagnent avec ce nouveau texte en sécurité, mais aussi en reconnaissance. «Il s’agit d’un premier pas dans la bonne direction. Les chargés d’éducation vont voir leurs conditions de travail améliorées et gagner en prévisibilité», a indiqué le rapporteur.

«Enfin une réaction»

Concrètement, les contrats à durée indéterminée vont devenir la règle pour les chargés d’éducation. Les seuls contrats à durée déterminée ne vont plus concerner que le remplacement de congés de maladie de longue durée ou des congés de maternité. «Ces chargés à durée indéterminée doivent constituer un renforcement du corps enseignant», a souligné pour le compte du CSV Martine Hansen. Si l’ancienne directrice du lycée technique agricole a tenu à saluer dans ses grandes lignes le texte, la députée chrétienne-sociale a toutefois critiqué le fait que l’impact budgétaire de la revalorisation des contrats des chargés d’éducation n’ait pas été chiffré. «Contrairement à ce qu’avance le ministre Meisch, l’impact budgétaire ne restera pas négligeable», a insisté Martine Hansen. Cela n’a cependant pas empêché le CSV de voter pour la nouvelle loi.

La tâche des chargés d’éducation sera progressivement réduite à 22 heures de cours par semaine. La transformation des contrats aura également pour conséquence la création de 50 nouveaux postes de chargés et permettre la constitution d’une réserve nationale de chargés mieux dotée. «La nouvelle loi ne résoudra pas tous les problèmes ayant trait à l’éducation, mais il s’agit enfin d’une réaction à une situation malheureuse», a indiqué lors de son intervention Claude Adam (déi gréng).

En fin de compte, seul l’ADR a voté contre le texte. Non pas parce que le parti réformateur est opposé à l’amélioration des conditions de travail des chargés d’éducation, mais en raison d’une disposition concernant la maîtrise du luxembourgeois pour devenir chargé. Le texte prévoit en effet que pour certaines tâches, seule la maîtrise du français et de l’allemand est obligatoire. «Cela est inacceptable pour l’ADR», a clamé en fin de débat le député Fernand Kartheiser.

David Marques

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